Nommer le chaos !

Par Jperino @Jonoripe

Je trouve ce texte de la pilule philosophique sur Courrier International. Je me suis senti un peu visé au début et finalement je suis 100% d’accord, cela permet de réfléchir. Je note ici le début, le milieu et la fin :

La vie est parfois une question d’échelle. On aura beau vous répéter le contraire, la survie de la planète ne dépendra pas du fait que vous recycliez votre brique de lait alors que les grandes entreprises polluent en un après-midi comme vous et moi pendant mille vies. Vous n’aurez pas non plus la moindre influence sur la géopolitique, malgré les publications nombreuses et sensées que vous faites sur les réseaux sociaux, où vous analysez la situation entre la Russie et l’Ukraine. De même, la mouche qui survole en ce moment mon clavier n’aura aucune incidence sur le cours d’ouverture à la Bourse de Tokyo. (pas d'effet papillon, dommage)

La liste des choses qui échappent à notre maîtrise est si longue qu’il est très curieux d’observer ce moment historique où une bonne partie de la population mondiale a décidé d’utiliser le peu d’influence qu’elle possède pour hâter sa propre destruction.

Il n’y a pas d’autre mot qu’“autodestruction” pour désigner le fait qu’en Argentine un électeur sur trois ait décidé de soutenir par son vote, le seul outil puissant dont il dispose, un type qui affirme que la liberté consiste à te fermer l’hôpital du coin de la rue, mais qui te permettra de vendre tes reins pour financer ton assurance-maladie.

(…)

Nous sommes environnés de gens qui se vautrent dans le laisser-aller moral, et cela nous affecte tous. Lorsque nous aurons enfin ouvert les yeux, le relativisme et la tolérance à la bêtise auront débouché sur une dictature de la destruction. Il faudrait donc peut-être, de temps en temps, dire stop. Si vous votez pour des cinglés qui promettent que l’espace commun devienne la jungle du plus fort, permettez-moi de vous dire que vous avez 99 % de probabilités de vous faire couillonner et seulement 1 % de chances d’être le millionnaire qui profite de cette jungle.

(...)

Ceux qui votent pour des fascistes ne sont pas des désenchantés de la politique, mais bien des irresponsables et des égoïstes.

Mettre un nom sur le chaos et ceux qui l’alimentent est la première étape pour tenter de freiner le désastre. À notre petite échelle, ne plus accepter les demi-mesures est peut-être la seule chose à laquelle nous puissions encore aspirer.

Voilà voilà. Alors, comme dit Morgan Freeman : « Peut-être que si nous disons aux gens que leur cerveau est une application (liée aux réseaux sociaux), ils commenceront à s'en servir... »

et comme disait Camus :

Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde !