Elle était l'une des dernières légendes du cinéma français, mais pour moi, elle était synonyme de cinoche de qualité, de noir et blanc, de classe, de joie de vivre et, parfois, de passion refoulée. Micheline Presle nous a quittés mercredi dernier, à l'âge de 101 ans. Elle est allée rejoindre les Danielle Darrieux, Michèle Morgan, Simone Signoret, Jeanne Moreau, et quelques autres, au panthéon des actrices inoubliables du septième art hexagonal.
Pas loin de 200 apparitions à l'écran (petit ou grand), des films aux États-Unis (pas très bons), des dizaines de pièces de théâtre. Au cours de ses 80 ans de carrière (débutée sous le nom de Micheline Michel), Presle a promené partout sa beauté, sa prestance et sa bonne humeur. D'elle, je me souviendrais de ses grands drames classiques, de Jacques Becker, Le diable au corps de Claude Autant-Lara avec Gérard Philippe, La dame aux camélias de Raymond Bernard, les films de Guitry, et tant d'autres. Puis, dans les années soixante, des productions populaires, insouciantes ou rigolotes, mais adorables, comme Le baron de l'écluse avec Gabin, de de Broca ou encore Les pétroleuses avec Bardot.
Dans les années 1960, elle avait été faire carrière à Hollywood après avoir épousé l'acteur William Marshall. Ensemble, ils auront une fille, la réalisatrice Tonie Marshall, décédée en 2020 à l'âge de 68 ans, et qui avait marqué l'histoire en devenant la première femme à remporter le César de la meilleure réalisation pour Venus Beauté (Institut).