Jean-Pierre Escalettes, maître tacticien.

Publié le 22 août 2008 par Benjphil

Après avoir convoqué le spectacle au chevet de l'équipe de France, le Président de la Fédération Française de Football ne s'est pas fait prié pour donner son avis sur le match des bleus en Suède.
Toujours dans la spirale du soit-disant beau jeu proposé par certaines équipes lors de l'euro, le Président Escalettes ne lâche pas un bout de terrain à Raymond Domenech quant à la qualité du jeu proposée par son équipe mercredi soir en Suède (2-3). Décrétant ne « plus vouloir revoir France - Roumanie », le patron de la fédé a déclaré avoir « aimé car on a eu un jeu plus tourné vers l'avant, on a moins fait tourner vers l'arrière. Je les ai trouvé généreux dans la volonté d'aller vers l'avant ». La déclaration passe comme une lettre à la poste au café du coin, pour les fins tacticiens que nous sommes à la rédaction, l'on se permettra néanmoins de formuler une petite remarque à usage unique : Lorsque l'on joue une équipe évoluant en 3-5-2, le pressing dans le camp adverse n'est nullement sa vocation première. Ce système est en fait une espèce de goulot d'étranglement, mais pour cela, il faut laisser l'adversaire pénétrer dans ses propres lignes avant de serrer le noeud. Sans arrières latéraux, ce système ne peut se permettre d'envoyer ses ailiers au charbon étant donné qu'ils sont sensé assurer le blocage des couloirs.
Le Président des 3F nous a ensuite servi un joli portfolio de clichés sur le football où il faut « marquer un but de plus que le autres », « cette victoire est bien pour la confiance... », « il reste des choses à régler ».
Domenech sous pression.

Si le Président de la Fédération se permet des commentaires technico-tactiques sur le moindre match amical de l'équipe de France (qui plus est de reprise), nul doute que dès que ça va compter pour autre chose que du beurre, les oreilles de Raymond vont siffler fort. Et si l'équipe de France a toujours réussi à se qualifier pour la phase finale d'un tournoi en année paire (euro ou Coupe du monde) depuis 1994, cela ne s'est jamais réalisé sans souffrance, ni contre-performance (euro 2000, euro 2004, coupe du monde 2006, Euro 2008). Qu'adviendra-t-il si cette même équipe « tournée vers l'avant », qui fait « moins tourner », qui marque « de jolis buts » perd en prenant « un but de plus que l'adversaire »? Resurgira alors le bon vieux schéma de la qualification point barre : « peu importe la manière, l'important c'est les trois points ». Bonjour la tranquillité.
Au fait, en plus d'Alain Boghossian, il y a eu un autre changement au sein du staff des bleus. Alain Simon devient le médecin de l'équipe de France (en plus de celui du PSG) en remplacement du docteur Jean-Pierre Paclet (en place depuis 2004) qui a demandé « à prendre du recul ». En effet, la structure médicale des Bleus avaient sacrément été pointé du doigt durant l'euro, ici même compris.
Les résultats amicaux des adversaires de la France dans le groupe 7 :
Italie 2-2 AUTRICHE
Portugal 5-0 ILES FÉROÉ
LITUANIE 3-0 Moldavie
ROUMANIE 1-0 Lettonie.
La serbie a elle limogé son sélectionneur Miroslav Djukic pour le remplacer par Radomir Antic après un tournoi Olympique qui s'est soldé par deux défaites contre la Côté d'Ivoire (4-2) et contre l'Argentine (2-0) et un pauvre match nul contre l'Australie 1-1.