L’Exposition « Femmes Surréalistes » au musée de Montmartre

Par Etcetera
Jane Graverol (1905-1984) – Le Sacre du Printemps, 1960

Du 31 mars au 10 septembre 2023 s’était tenue une intéressante exposition sur les femmes surréalistes, au musée de Montmartre.

Ce 8 mars, Journée des femmes, est une bonne occasion pour en parler. Et puisque nous fêtons cette année le centenaire de la naissance du Mouvement Surréaliste, il me semble que ça tombe pile comme il faut…

Voici le petit texte de présentation, trouvé sur le site du musée :

Mouvement provocateur et dynamique, le Surréalisme déclenche un renouvellement esthétique et éthique. Les hommes ne sont pas les seuls à avoir rendu vivant ce courant et ses transgressions : de nombreuses femmes en furent des actrices majeures. L’exposition les révèle et explore leur travail.
En révélant les travaux d’une cinquantaine d’artistes, plasticiennes, photographes et poètes du monde entier, cette exposition invite à réfléchir non seulement à l’ambivalente position des femmes dans le surréalisme, mais aussi à la capacité d’un des courants majeurs du XXe siècle à y intégrer du féminin.

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Voici un poème de Joyce Mansour (1928-1986) qui était affiché dans l’exposition :

Lee Miller (1907-1977) – Autoportrait avec des Sphynx

Les machinations aveugles de tes mains
sur mes seins frissonnants
Les mouvements lents de ta langue paralysée
Dans mes oreilles pathétiques
Toute ma beauté noyée dans tes yeux sans prunelles
La mort dans ton ventre qui mange ma cervelle
Tout ceci fait de moi une étrange demoiselle
Cris, 1953

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Unica Zürn (1916-1970), Sans Titre, 1965, Gouache et Encre Valentine Hugo (1887-1968), Le Toucan, 1937

Cartel sur le tableau Sans titre d’Unica Zürn, ci-dessus

Le destin tragique d’Unica Zürn – ses nombreux internements en hôpital psychiatrique, à Sainte-Anne notamment au début des années 1960, puis son suicide – colore immanquablement la réception de ses fantasmagories graphiques. Mais n’y voir que le reflet de sa fragilité psychologique serait réducteur. Ses créatures monstrueuses et ciselées, ses arabesques grouillantes qui s’enchevêtrent à l’infini dans une vertigineuse minutie sont également l’expression d’une exploration inlassable de son médium et d’une maîtrise du trait qui la dotent d’une « lucidité » plastique d’autant plus douloureusement tranchante lorsque mise au service de la dissection de ses abîmes intérieurs.
(Source : Musée)

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Rita Kernn-Larsen (1904-1998) , La Promenade dangereuse, 1936

Cartel sur Medusa grown old de Marion Adnams, ci-dessous

Grinçant et irrévérencieux portrait de Méduse, cette peinture est exemplaire de la primauté dans la créativité surréaliste, du hasard et des rapprochements de réalités sans rapports apparents. Adnams transcrit l’image née d’un accident arrivé dans son atelier : elle fait un jour tomber une statuette africaine empruntée au musée de Derby sur un dessin d’un vieux chêne. Hybridation qui produit une Méduse africaine dont les cheveux de serpents ont fait place à des branches mortes. Gorgone âgée, comme le titre l’indique, mais dont la forme s’est dynamisée au contact de la puissance plastique de la statuaire extra-occidentale.
(Source : Musée)

Marion Adnams (1898-1995), Medusa grown old, 1947 Rachel Baes (1912-1983), La Première Leçon, 1951