Lire c'est une seconde nature pour moi, je suis traducteur je suis toujours en train de lire, je lis partout, tout le temps, j'ai toujours un livre avec moi, même si je n'ai pas l'occasion de le lire. Au cas où je pourrais. Je quitte parfois un groupe de gens pour aller lire en cachette une page ou deux par subversion, dans le garage ou à l'étage.
Lire c'est apprendre à entrer dans l'univers d'un(e) autre, c'est plonger dans les corridors mentaux d'un autre être humain, c'est explorer de nouveaux univers, de nouveaux mondes, c'est s'ouvrir les sens, c'est apprendre à écrire dans le savoir, c'est accepter de vivre sur le rythme respiratoire de quelqu'un d'autre.
POST OFFICE de CHARLES BUKOWSKI
Henry Charles Bukowski était un écrivain, poète, poivrot. Il était formidable. Il était représentatif d'une large part des gens d'Amérique du Nord. Ceux qui se moquent de tout, qui ne font qu'avec leurs instincts, et qui choisissent de s'amuser davantage que de se tuer au travail. Sur sa tombe est inscrit avec humour Don't Try. Il peut être très amusant. Même par delà mort. Le cinéma des frères Coen est très près de l'univers d'Henri Chinaski, le personnage récurent de Bukowski, lui-même en quelque sorte. Ses écrits font échos à la société Étatsunienne des années 50-60-70, en 1986 le Times le titrait comme lauréat de l'American Low Life, parce qu'il vivait, écrivait, sur ses consommations massives d'alcool, ses relations avec les femmes, il vivait à la Henry Miller et ça faisait des jaloux.
La poésie et la musique classique duquel Bukoswki/Chinaski sont très friands, aussi. Largement autobiographique le livre lancé en 1971, son premier qui ne soit pas un recueil de poésie où un article de magazine, sera "dédié à personne". Parce que Bukoswki a la lucidité de savoir qu'il n'est pas un modèle pour quiconque tient à son foie. Un certain sexisme vieilli mal, mais si on replace en contexte dans les années 60, il est plus facile de comprendre mentalement ce qui dirige certains de ses écrits.
Sa poésie peut parfois être stridente, tranchante, cruelle, pathétique, mais aussi très comique. Et Bukoswki a inspiré terriblement d'artistes.
Marco Ferreri, Barbet Shroeder, Dominique Derudderre, Patrick Bouchitey, Bent Hamer, James Franco, Timothée Chalamet dans Beautiful Boy, ont tous présentés Bukowski au Cinéma. Charles a fait des caméos dans Barfly et Supervan. Peu honorable dans Supervan, graine d'agresseur.
Mark Manson, auteur de The Subtle Art of Not Giving a Fuck a consacré un chapitre entier inspiré de Bukowski appelé Don't Try.
Bukowski disait lui-même s'inspirer de Dostoeivsky, Fante, Céline, Hamsun, Hemmingway, Jeffers, Miller, Lawrence, Thurber, Du Fu et Li Bai.
Le 9 mars dernier marquait les 30 ans de sa disparition, aux mains de la leucémie, à 73 ans.