Economie de l'environnement - Biens collectifs

Publié le 22 août 2008 par Saucrates


Réflexion trente-quatre (10 mars 2007)
Rapprochement

On peut ainsi dire qu'il existe deux faces ou deux approches à l'économie de l'environnement. La première approche concerne l'intégration des conséquences de la pollution ainsi que des risques de disparition des matières premières et des ressources naturelles. La deuxième approche concerne l'analyse des problèmes dans la fabrication et la disponibilité des biens publics mondiaux et autres biens collectifs. Dans le premier cas, la science économique peut proposer une solution reposant sur la mise en place d'un marché de ces externalités, dont l'objectif consiste en la fixation de prix de ces diverses conséquences de l'activité humaine. Dans le second cas, l'utilisation du marché peut permettre de focaliser les ressources financières publiques rares sur les principaux besoins des populations concernées, tâches que le privé ne pourrait sans danger occuper. Mais dans ces deux approches, il ne faut pas perdre de vue les limites de la science économique et du recours au marché, même si celui-ci permet le plus souvent d'atteindre une plus grande efficience, non pas forcément du fait d'une différence de nature entre le public et le privé, mais en raison essentiellement d'une plus grande difficulté à imposer des sacrifices à un organisme public, par nature politique, dont les ressources sont par ailleurs publiques, donc rares. Les limites de la science économique concerne d'abord la difficulté pour une entreprise privée d'accepter de prendre en compte les aspirations et les attentes de tout son environnement, humain, né ou à naître, ou non humain. Une entreprise privée réussit en effet le plus souvent à prendre en compte les seules attentes de son management, de ses actionnaires, et parfois de ses salariés et de sa clientèle solvable. Cette même limite se retrouve en matière de privatisation de services collectifs, où il est forcément difficile d'imposer à des entreprises privées de traiter égalitairement la clientèle solvable et insolvable. La deuxième limite de la science économique concerne les dysfonctionnements des marchés pour des biens tels que des services publics, la pollution ou les ressources naturelles. Les marchés sont incapables de déterminer un prix juste, au delà d'un équilibre à un instant donné entre une offre et une demande. Un marché ne peut pas chiffrer la composante temporelle inhérente à ces biens, liée soit à l'épuisement d'une ressource naturelle pourtant jusqu'à aujourd'hui gratuite (la biomasse) ou insuffisamment chère (pétrole), soit aux conséquences d'une pollution ou d'une externalité négative (marée noire, réchauffement climatique ...).