C’est pourtant ce que l’édition d’aujourd’hui tente de nous faire croire.
Deux « belles » réalisations parues ces mois derniers : « L’art de dire des conneries » et « L’art de péter », tous deux parus chez de respectables éditeurs.
Galéjade, me direz-vous ! Tentative de démocratiser un peu plus l’art à l’extrême afin de désamorcer un secteur où tôt ou tard tout est art ? Je ne sais pas.
Cela rejoint pour moi ces soient disant œuvres contemporaines qui viennent fleurir nos musées nationaux (étron en céramique, robe en viande de bœuf, concrétion de salive, tableaux immaculés, etc.)
Pour être élevé au rang d’art, plus besoin de relevé de l’esthétisme et donc du beau. Le laid, l’insignifiant, le négligé prend du galon, passe de l’impopularité à l’impénétrable sans passer par la case célébrité. Ça dérange qui ? Au risque de faire vieille France, je vais dire Moi. Je garde visé au corps le sentiment qu’on m’a pris pour un cornichon.
Que dire alors de ces deux livres ? Pour les avoir lu, voici mon humble avis.
Si au moins j’avais pu rire à la lecture de ces ouvrages didactiques, j’aurais baissé drapeau, ranger mon côté ronchon et admis qu’on peut bien se payer une bonne tranche de l’art sans pour autant déflorer le concept. Mais là, mes ami(e)s, quel ennui !! C’est prétentieux, pédant, universitaire au possible et on ne sait ni mieux dire des conneries ni mieux apprécier les pets de son entourage après lecture. Les conneries deviennent condescendantes et les pets suffisants et hautains.
Mais alors, on s’est laissé avoir. On a pris ces lanternes pour des vessies (et non le contraire cette fois) et on s’est fait berner en deux leçons. CQFD.
Méfiance donc reste mère de sûreté. Eloignons-nous des ces bat’arts, avat’arts d’une société qui voudraient faire manger leur soupe au plus grand nombre mais qui ne sont que des racont’art de bas étages.