Du thé pour les fantômes de Chris Vuklisevic

Par A Bride Abattue @abrideabattue
Bien que je ne sois pas friande de littérature fantastique j’avais soif de découvrir Du thé pour les fantômes parce que je fais confiance aux choix du comité de sélection du prix des lecteurs d’Antony. 
Agonie est sorcière. Félicité, passeuse de fantômes. Le silence dure depuis trente ans entre ces deux filles de berger, jusqu’au jour où la mort brutale de leur mère les réunit malgré elles.Pour recueillir ses derniers mots, elles doivent retrouver son spectre, retracer ensemble le passé de cette femme qui a aimé l’une et rejeté l’autre. Mais le fantôme de leur mère reste introuvable, et les témoins de sa vie, morts ou vivants, en dessinent un portrait étrange, voire contradictoire.Que voulait-elle révéler avant de mourir ? Qui était vraiment cette femme fragmentée, multiple ?Leur quête de vérité emmènera les sœurs des ruelles de Nice au désert d’Almería, de la vallée des Merveilles aux villages abandonnés de Provence, et dans les profondeurs des silences familiau
J’aime le principe d’inciter le lecteur à sortir de sa zone de confort en lui proposant des ouvrages vers lesquels il n’aurait pas tendu la main. Il ne suffit pas de suggérer pour emporter l’adhésion. Force est de constater en refermant le livre que ce genre ne deviendra pas ma tasse de thé. Et pourtant la couverture était belle et pleine de promesses à l'instar de la prescription de l'éditeur : Entrez dans le salon de thé. Prenez une tasse chaude à l’abri de la pluie. Écoutez leur histoireLe style alerte de Chris Vuklisevic aurait pu me plaire. Sa manière de surnommer les sorcières avec le mot "masques" est intéressante (p. 28). J'aime cette sentence voulant que Quand on est vivant, on occupe les places que les morts ont laissées. C’est la règle. La description de la redoutable Félicitée m'a fait sourire : toujours habillée de gris. Un sourire à vous donner des cauchemars de congélateur (p. 34).Mais cet humour parfois mélancolique n’a pas suffi pour pimenter ma lecture. Je me suis ennuyée sans parvenir à me projeter ni dans le personnage de Félicité ni dans celui d’Agonie, et peut-être encore moins dans celui de leur mère (Carmine dont je lisais le prénom comme étant calamité), si bien que je m'égarais constamment et que je n'ai pas été jusqu'au bout pour recevoir cette récompense promise par l'auteur : je vous donnerai toutes les vérités de ceux qui ont vécu cette histoire (p. 29). J'avais pourtant suivi la prescription de l'éditeurChris Vuklisevic, qui écrit aussi sous le pseudonyme Ada Vivlada, est une écrivaine française. Originaire du sud de la France, elle a vécu à Paris puis en Irlande avant de s'installer désormais en BretagneSur les huit titres déjà lus, et chroniqués, mes préférences n’ont pas bougé. Ce sont Les contemplées et Ruby Moonlight qui restent en tête (liens vers toutes mes chroniques sous l'article). Il en reste deux pour perturber ce palmarès et me faire changer d’avis.
Du thé pour les fantômes de Chris Vuklisevic, chez Denoël, en librairie depuis le 3 mai 2023Liste des livres sélectionnés pour le Prix des Lecteurs d'Antony :Trust – Hernan Diaz
Mille Hivers – Renaud de ChamarayLe grand feu – Leonor de RecondoKalmann – Joachim B. SchmidtDu thé pour les fantômes – Chris VuklisevicRuby Moonlight – Ali Coby EckermanDemain les ombres – Noëlle MichelHumus – Gaspard KoenigPanorama – Lilia HassaineLes contemplés – Pauline Hillier