d'un pays d'enfance

Par Richard Gonzalez

dans les rues de Tiruchirapalli, Tamil Nadu, juillet 2008


Un voyage, c'est toujours de l'enfance. On revient à la source de la vie juste avant la mémoire, patauger dans l'écume de découvrir, de sourire, de marcher nu.
Des sourires, je n'en ai jamais autant échangé qu'en Inde, où pourtant tout ne prête pas à la joie. Il y a un désordre juvénile, un vacarme intemporel qui encombre les rues des villes indiennes. Dans l'agitation puante, les enfants et les vieillards partagent la même malice indolente, une douceur passive et affable qui serait leur ferveur de vivre et d'aimer à eux, et qu'en comparaison, la France aseptisée ne semble plus savoir porter.
J'ai été profondément remué par ces vingt-quatre jours d'éternité hindoue, je serai heureux de vous en offrir quelques morceaux toutes ces prochaines semaines. Un partage très égoïste, ma façon à moi de combler ce manque, déjà, de mouches, de klaxons et de sucre.