Ni de lait ni de laine, Emmanuelle Salasc… coup de cœur !

Par Antigone

❤  » La famille, tout le monde en a une, même ceux qui n’en ont pas, même ceux qui en ont plusieurs. La famille, c’est l’endroit au monde où on est le plus aimé, le plus haï, le plus protégé, le plus violenté, le plus soutenu, le plus abandonné, le plus nié, le plus encouragé, le plus cajolé, le plus admiré, le plus dénigré, le plus compris, le plus incompris. La famille est un superlatif. On y est seul, on y est nombreux. « 
Vous pourriez penser que j’ai choisi ce livre en raison du mot « laine » en titre, ou de cette quatrième de couverture qui peut emporter à coup sûr mon adhésion. Non, j’ai acheté ce recueil de nouvelles d’Emmanuelle Salasc car j’aime la lire depuis longtemps. J’ai été une très grande adepte des romans qu’elle a sorti autrefois sous le nom d’Emmanuelle Pagano. Depuis Les adolescents troglodytes, son écriture m’est familière, me touche, je m’y sens chez moi. D’ailleurs, il faudra que je fasse un rattrapage de billets sur ce blog. De plus, nous avons eu toutes les deux l’occasion de nous rencontrer plusieurs fois, notamment au cours d’un week-end d’atelier d’écriture, mémorable pour moi… 
Ni de lait ni de laine nous propose une cinquantaine de nouvelles, qui n’ont pas forcément de liens entre eux et sont de longueurs différentes. Deux textes sont particulièrement longs : La rivière, la rivière et En cheveux. Et ces deux textes reflètent d’ailleurs les thèmes récurrents de l’autrice, l’eau et le fil. Dans son recueil, Emmanuelle Salasc fait fi de la tradition de la nouvelle, souvent anglo-saxonne de la phrase finale, qui fait mouche. Elle n’a pas besoin de ça pour faire tenir ses portraits, parfois en une page. On y rencontre souvent des gens en marge, blessés, enfermés, en quête d’identité, de reconnaissance, de sensations, en quête d’enfance, ou d’avenir. Il y est question de pauvreté, de la nature, du lien à la terre, mais aussi des différences de classe, de la difficulté d’être soi parmi les autres… Je ne vous en dirai pas plus. Vous avez compris combien j’ai adoré retrouver l’écriture de cette autrice. La lire est toujours pour moi un cadeau. J’aime son regard sur les gens. Le rythme de ses phrases m’inspire beaucoup. Et j’ai l’impression de voir le monde tel qu’elle le voit. 

Editions POL –  4 avril 2024

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…    

On peut retrouver Emmanuelle Salasc…
* Dans le bookclub du 16 avril 2024 en compagnie de Véronique Ovaldé
* Sur mon ancien blog

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