Avant les travaux qui vont débuter afin de rendre cette voie navigable prochainement et la fréquentation touristique j'ai fait un remake de Délivrance sans John Borman. Une vallée va être engloutie. Quatre amis vont parcourir la rivière une dernière fois avant qu'elle devienne un lac
Ici, le héros n'est pas Burt Reynolds et surtout pas Ned Beatty mais un petit vieux avec des envies de nature sauvage à une heure de Paris.
La voiture en sécurité chez Julie-une batelière en escale qui a déjà fait le tour du monde avant sa quarantième année pour imaginer et préparer son prochain rêve dans sa péniche atelier de restauratrice de livre d'art- me voilà sur des eaux envahies de nénuphars, de mousses bizarres-j'avais parfois l'impression de naviguer à la surface d'un velouté d'asperges - d'arbres abattus en travers du canal. La neutralisation des écluses rend l'eau pratiquement stagnante. Très peu nombreuses, contrairement au canal de Bourgogne, j'ai pu naviguer des heures sans interruption et surprendre la faune en pleine activité.
Un couple de Cygnes courant sur l'eau surpris par mon arrivée silencieuse, un autre, célibataire, se pose sur l'eau comme un Airbus les pattes/train d’atterrissage en avant et les ailes en aérofreins, un héron surgit de la berge puis s'envole lentement mais sûrement sur la canopé, un autre à la tombée du jour devant moi plane frôlant la surface, chope un poissons et s'enfuit avec sa proie, des poules d'eau traversent en marchant christique sur l'eau, battant des ailes, des poissons, ou autres mammifères amphibies, tapant dans la coque font un émerveillement exotique de proximité
Chemin de halage abandonné
Chambre avec vue
Au prix de bivouacs un peu spartiates et masochistes dans la brume du petit matin