Dorothy

Par Luc24

La critique  

Entre inspiration et effets toc, un film bancal mais divertissant

Dans une petite ville du Nord de l’Irlande, c’est la panique. Une adolescente baby sitter (Jenn Murray) est accusée du meurtre d’un bébé qu’elle gardait. Une psychiatre, Jane Morton (Carice Van Houten), est envoyée sur le champ pour s’occuper de ce cas à part. Coincée au sein d’une communauté aussi sectaire que bizarroide, elle comprend rapidement qu’on lui cache des choses. L’ado meutrière, Dorothy, semble en effet être victime d’une malédiction : elle entend les voix de personnes mortes. Schizophrène ? Possédée ? Bourreau ou victime ? Dorothy est un être étrange et fascinant, un cas en or. Mais Jane Morton prend très à cœur cette affaire qui fait ressurgir en elle des souvenirs morbides dangereux. Forcément, ça va mal tourner…

Bizarre…c’est définitivement le mot pour désigner ce thriller psychologique à ambiances changeantes. Alors que le film s’appelle Dorothy, c’est surtout le portrait de la psychiatre Jane Morton que la réalisatrice Agnès Merlet à choisi de dresser. Ce personnage ambivalent, nuancé est campé avec beaucoup de grâce par Carice Van Houten. Cette dernière confirme tout le bien qu’on avait pu penser d'elle en la voyant dans Black Book. Elle a la carrure d’une grande star de cinéma. Les plus beaux moments sont logiquement dûs à sa présence à l’écran. Dans sa première partie, le film se permet ainsi quelques audaces , prend son temps en nous présentant son personnage de femme seule perdue au milieu de la campagne, encerclée d’hommes beaufs et indélicats. Jane s’ennuie, Jane fume dans ce coin perdu grisâtre et mélancolique. Puis, petit à petit, nous découvrons Doriothy, l’enfant atteint du syndrome de la personnalité multiple. La jeune actrice Jenn Murray est elle aussi assez sidérante , tantôt angoissante ou émouvante. On retiendra donc avant tout une belle confrontation entre deux actrices très « cinégéniques ».

Pour le reste, le film est malheureusement loin de tenir toutes ses promesses. S’il règne un climat glauque, on angoisse pas vraiment. Le scénario est trop balisé, explicatif et sa réalisation n'aide pas avec l’utilisation d’effets éculés qui font très « toc ». C’est bien simple : on passe de l’allure d’un grand film de cinéma avec des plans réfléchis et des actrices magnétiques à des plans dignes de la pire série B sur laquelle on peut tomber les jours de pluie sur le câble. Avec un dénouement poussif , Dorothy ne laisse pas de trace indélébile. Entre un Exorciste et un Wicker Man mais en moins bien. Reste un divertissement assez efficace et le plaisir de revoir Carice Van Houten dans un rôle à la hauteur de son talent. Déjà hâte de la revoir sur les écrans…


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