Révolutionnaire et patriote

Publié le 26 août 2008 par Jlhuss

“Patriote” Ah ! Ben ! N’effet !

Par les temps “mondialisés” qui courent, faut être inconscient ou “réformisse à la mode d’avant hier” pour oser s’attaquer à un truc pareil !

Nan ! J’déconne !

En plusse, même si ça me coûte énormément de l’écrire (et me sera probablement reproché plus tard), je suis assez d’accord avec la note du camarade Chambolle .

Je ne suis pas expert en matière d’Histoire (un peu de fausse modestie ne nuit jamais à l’entame d’un discours), mais je crois bien me souvenir que le terme lui même, connut son heure de gloire pendant la Révolution (nan ! Pas celle de 17 ! Celle de 89 !). A cette époque, on ne disait pas : “c’est un bon Révolutionnaire!”, on disait : “c’est un patriote !” Sauf que les mêmes (ou presque), quelques années plus tard, au nom du légitime besoin de se défendre à la survenue de ceux “qui viennent jusque dans nos bras”, se retrouvèrent aux portes de Moscou “dans les bras des autres, pour y égorger tout autant, leurs fils et leurs compagnes” (nous y reviendrons).

Première remarque importante (oubliez pas de noter) : le “patriotisme” change de nom en passant les frontières. C’est un terme qui n’a de raison d’être qu’à “titre défensif” et “cheu nous”.

Ah ! Ben ! Alors ! Les “troupes d’occupation” en Allemagne !

Tout pareil. Au delà de l’aspect stratégique des choses (il a bien fallu aller sur place pour tenter d’exterminer la “bête immonde”), l’occupation en elle même ne se justifiait pas pour des “patriotes”. Pas plus (et même encore moins), n’était justifiée l’occupation “d’en face”, je veux dire la “soviétique”. Et c’est là que probablement (mais je suis peut-être pessimiste), notre belle “unité d’action” (à Chambolle , à quelques autres et à moi), va sans doute quelque peu diverger (ou rebondir, va savoir).

Puisqu’on est dans les “gros mots”, continuons et parlons “d’internationalisme”.

Selon moi (quelques autres aussi, y paraît), les deux notions “patriotisme” et “internationalisme” sont inséparables, même si elle sont largement différentes. Le “patriotisme”, traverse, renverse les notions de “classes”.
Ainsi la guerre de 39-45 (la dernière en attendant la prochaine), a largement démontré qu’il n’était pas absolument nécessaire d’être capitaliste pour, du même élan, se retrouver “kollaborateur” (même si l’inverse était souvent vrai). Il me semble évident que Jacques Duclos et le Général, auraient eu de leur vivant, pas mal de difficultés à passer leurs vacances ensemble (maintenant, on sait pas). Pourtant ces deux là et beaucoup d’autres, socialistes, chrétiens, républicains de toutes sortes (et même quelques royalistes), se sont retrouvés pour un temps du même côté de la barricade. C’est bien la preuve que le concept de “lutte de classes”, s’il ne disparaît pas complètement, est quand même largement occulté, dans l’action “patriotique” (”pas d’ennemis à l’intérieur”, mot d’ordre de Duclos). Il en va tout autrement, évidemment, pour “l’internationalisme” qui lui se fonde uniquement sur le concept de “classes”.

Selon moi (et quelques abrutis du même tonneau), l’un ne va pas sans l’autre (et inversement).

Un internationalisme qui ne prend pas en compte les “patriotismes”, ça aboutit évidemment à la caricature (repoussante), des “pays frères”, mais un “patriotisme” qui se laisse entraîner à la défense de certains intérêts qui n’ont rien de commun, dérape vite en “nationalisme” plus ou moins impérialiste. De cette confusion des genres qui fut largement pratiquée lors des “guerres coloniales”, on a finalement aboutit à la confusion totale qui, encore aggravée par certains délires soixante huitards, semble devoir sévir encore plus aujourd’hui, qu’hier.

J’abrège un peu. De nos jours, être “patriote”, dans certains milieux que je ne citerai pas par souci d’oecuménisme, ça veut dire ni plus ni moins, être “nationaliste”. Être “internationaliste”, dans d’autres milieux que je ne citerai pas non plus, ça veut dire “être pacifiste bêlant”. Il va de soi (et encore mieux en le disant), qu’un “communiste libertaire”, largement rompu aux positions ultra minoritaires, ne peut être que “patriote” ET “internationaliste”.

Au passage, je me permets de rappeler que Jaurès, mon “réformisse” préféré, ne parlait pas autrement. J’espère seulement que je ne connaîtrai pas la même fin que lui, à la vérité, je ne le mérite pas du tout.

Cordialement

Makhno , réagissant à la note “Patriote ”