Les années 80 au Magasin

Publié le 27 août 2008 par Jérémy Dumont

      Le Magasin (centre d'art contemporain à Grenoble) consacre sa rentrée à une évocation des années quatre-vingts, une décennie qui ne relève  pas encore tout à fait du domaine de l'histoire de l'art, tout en n'étant plus tout à fait de celui de l'actualité immédiate. Cette période offre de surcroît le paradoxe d'être tout à la fois la clôture d'une trentaine d'années qui a vu se « dématérialiser l'objet d'art », et d'avoir dans le même temps anticipé notre présent, portée en cela par des mutations d'une ampleur exceptionnelle (mondialisation, chute du mur de Berlin, Internet, etc.) L'exposition « De quelques années des années 80 », du 12 octobre 2008 au 4 janvier 2009, ne cherche pas à faire un travail d'histoire de l'art, mais tente très simplement d'organiser son espace de recherche, son espace d'exposition et sa publication autour de quelques points. En conséquence, beaucoup d'artistes, mêmes majeurs, beaucoup de tendances et non des moindres, ne seront pas représentés. « De quelques années des années 80 » choisit de privilégier le repositionnement de certains des artistes de cette génération par rapport au « picturalisme » triomphant de la décennie précédente et à l'échec supposé des avant-gardes sur lequel il se serait édifié. Ces artistes reformulent les questions relatives à la modernité, au fait d'être artiste, et à leur position dans un environnement plus global.     Seront exposés : Thomas Schütte, Matt Mullican, Barbara Kruger, Dara Birnbaum, Bernard Bazile, Richard Prince, Haim Steinbach, et bien d'autres encore. L'exposition présentera aussi des collectifs d'artistes (Fashion Moda, Colab, The Times Square Show, A Pierre et Marie, etc...) avec des travaux originaux ou reconstitués qui devraient jeter les bases d'un regard sensiblement différent, ou plus diversifié, sur cette décennie. La structure de l'exposition suit le cheminement d'une focale de plus en plus resserrée qui conduit la pensée et la visite des salles d'exposition de l'espace public à l'architecture, au lieu de vie privatif (son décor, ses objets), à l'appropriation et au retournement des signes produits par les médias et l'art lui-même (télé, cinéma, publicité, etc. ), pour conclure à la représentation de l'artiste et de son milieu.

[Visuel : Thomas Ruff, self-portrait as an emperor]

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