Ingrats copains d'avant

Publié le 28 août 2008 par Nicolas J
Très intéressant sujet ce matin à 7h15 sur France Info à propos des braves gens qui utilisent les réseaux sociaux pour retrouver des amis d’enfance. Vous ne savez pas ce que sont les réseaux sociaux : ce sont des machins comme Facebook, Hi5 et… le dernier qui semble à la mode : Copains d’avant. Je ne sais pas pourquoi il est à la mode : pour ma part, c’est le premier truc sur lequel je me suis inscrit quand j’ai accédé à Internet, il y a une bonne dizaine d’années. Je suis d’autant plus fort que j’ai appris ce matin qu’il existait depuis 2001.
Cette notion de réseau social pour évoquer ces machines à pognon que sont ces applications internet m’a toujours fait rigoler. Pour ma part, j’ai quatre réseaux sociaux : la famille, le travail (puisqu’on est obligés de fréquenter des gens 210 jours par an), les bistros du Kremlin-Bicêtre et les bistros de Loudéac. Je devrais bien évidemment y ajouter les copains rencontrés sur Internet puis dans la vraie vie, mais ces rencontres ont généralement lieu dans des bistros de Bicêtre.
Pour ma part, Copains d’avant ne m’a jamais permis de retrouver un copain d’enfance, tout au plus quelques noms et souvenirs me sont remontés en mémoire. En fait, mes copains d’avant sont pour la plupart toujours mes copains. J’ai même de vrais amis de plus 30 ans (j’en ai 42) : Gilles, Philippe et Dominique en particulier auxquels s’ajoutent d’autres potes de primaire que je continue à croiser dans les bistros.
Il faut croire que Copains d’avant est là pour contourner un travers de notre société et le déracinement qu’elle provoque. Pour gagner notre modeste pitance, nous sommes obligés de déménager fréquemment (quand je dis « nous », pour ce qui concerne cette histoire de potes d’enfance, je parle surtout de nos parents). Le seul avantage de ces déménagements tournent autour de la consanguinité mais ceci est un blog sérieux, nous ne ferons aucune plaisanterie idiote sur la Bretagne profonde.
J’ai une certaine chance : ma mère habite Loudéac depuis 1946 (je crois) et je n’ai pas eu à subir des déménagements successifs. Si un copain d’avant me trouver, il a, à sa disposition, un excellent outil : le bottin. C’est, par exemple, en l’utilisant, que Gaël a retrouvé mes coordonnées en début de siècle alors que nous nous étions perdus de vue depuis quelques années. Loué soit Gaël qui a pensé qu’une andouille comme moi devait nécessairement faire figurer son adresse email dans les pages blanches.
Ah l’email ! Voilà un machin très social qui permet de causer à des potes, de prendre des nouvelles, … même quand on a rien à se dire. Le téléphone, c’est bien, mais c’est chiant : « Allo machin, je vais bien et toi » « heu, moi aussi, content d’avoir de tes nouvelles, mais je suis en train de me faire éponger, tu peux me rappeler plus tard ? ».
Ainsi Gaël a fait la démarche de me chercher, comme d’ailleurs a fait DomQuef qui a trouvé le blog de Gaël en le cherchant sur Internet. C’est ainsi d’ailleurs les parents du Vieux Jacques ont retrouvé leur immonde rejeton alors que j’avais mis son nom sur le blog. C’est aussi ainsi que des amis d’enfance du Vieux Joël l’ont retrouvé. N.B. : Depuis, je ne mets plus de noms propres sur le blog.
Ainsi, Gaël, DomQuef, les parents de Jacques et les amis de Joël ont fait une démarche pour les retrouver. C’est très bien… et ça me donne honte de ne pas faire pareil ou de me laisser trouver alors que j’aurais du faire la démarche moi-même. Je dis ça pour que Gaël verse une larme à ce stade du récit.

Ainsi, quand j’ai vu DomQuef commenter sur le blog de Gaël, j’étais très content. Nous avions passé un mois, en 1994 (de mémoire), à encadrer un centre de vacances et avions passé d’inoubliables instants de rigolade. Avoir de ses nouvelles par hasard m’a fait bien plaisir et j’espère bien que Gaël nous organisera une beuverie un dîner, un de ces jours, même si nous sommes séparés par des milliards de kilomètres.
J’avais presque oublié DomQuef. Presque seulement (lors de ce centre de vacances, un des animateurs était noir et elle l’appelait « la légende », rapport à la taille légendaire de l’appendice… En fait, je pense à elle presque à chaque fois que je sors une vacherie sur Tonnegrande et Djibril dans le blog). Mais je n’aurais fait aucune démarche pour la chercher (on s’est connu pendant un petit mois…).
Les gens s’inscrivent dans Copains d’avant… pour retrouver par hasard des… copains d’avant. Je trouve ça très faux cul, car il s’agit bien de les retrouver « par hasard ».
Ces braves gens s’ennuient chez eux car ils n’ont pas de vrais réseaux de potes. Ils feraient mieux d’aller au bistro pour s’en faire. Ils s’ennuient et s’inscrivent à des machins… ces fameux réseaux sociaux qu’ils utilisent pour retrouver des potes qu’ils n’ont pas su conserver.

C’est à désespérer de la personne humaine.