Kukum, l’adaptation théâtrale

Par Carmenrob

Je triche aujourd'hui avec ce billet qui revient sur mon expérience au théâtre, mais puisqu'il est question de l'adaptation du roman Kukum de Michel Jean, je me donne le droit 😉. C'est un coup de cœur de ce blogue d'ailleurs.

Je vais rarement au théâtre, donc mon avis se veut bien humble. Pour des critiques plus éclairées, je vous recommande de consulter de La Presse, Le Devoir ou d'autres sources.

Comme ces connaisseurs le disent bien, Kukum offre une rencontre poignante avec le peuple autochtone innu. La théâtralité des décors, des costumes et des effets visuels est saisissante, créant une atmosphère enveloppante, presque spirituelle. Les acteurs, particulièrement ceux issus des communautés autochtones, m'ont touchée, apportant une authenticité à l'histoire.

Comme dans le roman, cette adaptation parle entre autres de la destruction de notre environnement, de sa faune et des peuples qui en dépendent. Ce thème me déchire. Voir ce territoire se fissurer et cette culture se faner sous le poids de la modernité est à la fois tragique et nécessaire pour comprendre les injustices vécues par les autochtones. Les projections d'images au fil de la pièce sont marquantes.

Mais Kukum reste avant tout une histoire d'amour et donne de l'espoir. La relation entre Almanda, une Canadienne française, et Thomas, un jeune Innu, nous ouvre une porte intime vers ce peuple. À travers leurs amours, on découvre la richesse d'une culture qui, bien que fragilisée, continue de vibrer.

Je pense que le rythme de la pièce, parfois lent, rappelle intentionnellement celui de la forêt et du mode de vie des Innus, respectueux et apaisé. Nous ne sommes pas habitués à la lenteur, ça déstabilise un peu, mais il est bien de s'y abandonner un moment.

Ce récit, que l'on parle du livre ou de la pièce, est un pas de plus vers la connaissance, la compréhension et le respect des peuples autochtones et leur mode de vie en harmonie avec la nature, duquel nous devrions tant nous inspirer davantage.

Ce fut une très belle expérience, et l'histoire continue de résonner en moi.

Kukum, de Michel Jean, mise en scène par Émilie Monnet. Au TNM, jusqu'au 15 décembre. Puis en tournée au Québec dès janvier 2025

Source de l'image: TNM