Après sa séparation avec Jane Asher en 1968, Paul McCartney trouva refuge dans les bras de l’amour de sa vie, Linda McCartney, née Eastman. Ils se marièrent en 1969 et ne regardèrent jamais en arrière. Durant la séparation des Beatles en 1970, Linda était aux côtés de Paul, jouant le rôle de confidente dévouée. Alors que le reste du groupe s’éloignait de lui, la main de Linda se resserrait autour de la sienne. Elle devint le roc sur lequel Paul put se reposer quand l’inévitable finit par arriver.
Alors que les Fab Four prenaient des chemins séparés, cette période fut difficile pour tous les membres du groupe. Cependant, on peut argumenter que McCartney souffrit davantage que les autres. C’était lui qui semblait avoir provoqué la fin du groupe, et il se retrouva donc sous un feu nourri de critiques. Après près d’une décennie de Beatlemania et d’harcèlement public, McCartney opta pour une vie à la campagne, élevant ses quatre enfants, Mary, Stella, James et Heather, dans le cadre paisible de High Park Farm en Écosse.
Au fil des années, la famille profita d’un rythme de vie plus lent que celui de l’époque des Beatles. Dans les années 1970, Linda rejoignit son mari au sein des Wings. Si certains y virent une manière astucieuse de répartir plus efficacement les droits d’auteur, il était évident que Linda était dévouée au groupe. Après la séparation des Wings, Paul continua sa carrière solo, tandis que Linda se consacrait à la photographie et s’engageait fermement dans le mouvement pour les droits des animaux. En 1992, elle fonda une entreprise éponyme de produits végétariens et végétaliens, qui devint très populaire.
Malheureusement, Linda fut diagnostiquée d’un cancer du sein en 1995 et perdit son combat contre la maladie à Tucson, en Arizona, le 17 avril 1998. Naturellement, cette perte fut un coup dur pour la famille McCartney. Paul fut confronté à un douloureux rappel de la mort de sa propre mère quatre décennies auparavant, alors qu’il cherchait à réconforter ses enfants en tant que veuf.
Dans son annonce de décès, McCartney rapporta ses derniers mots à Linda : « Tu es sur ton magnifique étalon Appaloosa. C’est un beau jour de printemps. Nous traversons les bois. Les jacinthes sont toutes fleuries, et le ciel est d’un bleu limpide. »
« À peine avais-je terminé ma phrase qu’elle ferma les yeux et s’éteignit doucement, » ajouta-t-il. « Notre famille est si soudée que sa disparition a laissé un énorme vide dans nos vies. Nous ne nous en remettrons jamais, mais je pense que nous apprendrons à l’accepter. C’est un chagrin total. »
Linda fut incinérée à Tucson, et ses cendres furent ramenées en Angleterre, où Paul les dispersa sur la ferme familiale des McCartney dans le Sussex. Une cérémonie commémorative eut lieu à St. Martin-in-the-Fields, à Londres, en présence d’amis et de proches, dont George Harrison, Ringo Starr, Billy Joel, Elton John, David Gilmour et Peter Gabriel, parmi une congrégation de 700 personnes venues célébrer sa vie et pleurer sa disparition tragique.
Lors de la cérémonie, la chanson des Beatles de 1970 écrite par McCartney, « Let It Be », fut jouée en hommage émouvant à Linda. La chanson avait initialement été écrite comme une chanson de rupture pour les Beatles. Pendant l’enregistrement des deux derniers albums du groupe en 1969, les tensions avaient atteint des niveaux alarmants. George Harrison s’irritait de la domination de McCartney et de John Lennon, tandis que ce dernier devenait de plus en plus distant sous l’influence de sa relation avec Yoko Ono.
Une nuit durant cette période difficile, McCartney reçut la visite, en rêve, d’une figure angélique incarnant sa mère. Elle lui dit simplement de « laisser faire ». À son réveil, il fut inspiré pour écrire cette expérience : « Quand je me retrouve en temps de trouble, Mother Mary vient à moi, parlant des mots de sagesse… Let it be, » se souvint McCartney. Il ajouta : « Je me suis réveillé avec un grand sentiment de paix. C’était comme si elle m’avait vraiment rendu visite à ce moment très difficile de ma vie pour me donner ce message : sois doux, ne lutte pas contre les choses, essaie de suivre le courant, et tout ira bien. »
Le classique des Beatles retrouva tout son sens lors des funérailles de Linda. Là où la chanson avait autrefois offert un réconfort maternel à Paul dans une période de turbulences avec les Beatles, elle allait maintenant offrir de la force à ses enfants face à la vie sans leur mère.
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