Tous ceux qui ont passé cinq minutes dans une cours de récréation savent que les enfants savent être particulièrement cruels. Avec la petite Lalie, Magali Collet nous sert par contre un exemplaire plutôt hors norme. En apparence, la gamine tirée à quatre épingles s’avère pourtant d’une sagesse et d’une politesse à toute épreuve, mais une fois que l’autrice nous invite à suivre le cheminement de ses pensées, la donne change totalement !
Ses déboires familiaux vont en effet venir nourrir une haine farouche et progressivement transformer son voisin de classe et son petit frère en véritables souffre-douleurs… voire plus si affinités. Faisant preuve d’une intelligence hors pair et d’une froideur qui met régulièrement le lecteur mal à l’aise, Lalie se mue en petit à petit en psychopathe en herbe. Alors certes, les adultes semblent avoir un peu tendance à se laisser manipuler un peu trop facilement, malmenant ainsi la crédibilité de l’ensemble, mais j’ai tout de même passé un très bon moment de lecture.
Si vous avez aimé les excellentes bandes dessinées « Un léger bruit dans le moteur » de Gaet’s et Jonathan Munoz ou « La vie de Norman » de Stan Silas, ce thriller psychologique aux allures de série B devrait également vous plaire. Ou si vous avez apprécié la façon également assez glaçante (mais beaucoup plus intelligente) dont Sarah Cohen-Scali se glisse dans les pensées d’une bébé nazi pas encore né dans « Max », vous devriez appréciez les passages narrées à la première personne qui invitent à suivre le raisonnement de cette petite manipulatrice particulièrement malicieuse.
Comme une image, Magali Collet, Taurnada, 246 p., 9,90€
Elles/ils en parlent également : Sharon, Ma voix au chapitre, Je tu lis
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