La seconde saison de SAS: Rogue Heroes débarque avec fracas, prête à emporter les spectateurs dans un tourbillon d'action, de drames intenses et de rebondissements spectaculaires. Cette série, déjà saluée pour sa première saison audacieuse, revient avec un récit plus sombre, plus brutal, et pourtant incroyablement exaltant. Ce n'est pas seulement une suite, mais une immersion encore plus profonde dans le chaos contrôlé qu'incarnent les soldats d'élite du SAS pendant la Seconde Guerre mondiale. La première saison nous avait laissé avec Paddy Mayne, interprété par un Jack O'Connell électrisant, prêt à prendre les rênes après la capture de David Stirling par les Allemands.
Cette transition, loin d'être anodine, est au cœur de la dynamique de cette nouvelle saison. Stirling, avec son charisme calculateur et son esprit visionnaire, était le chef naturel. Mais Mayne, avec son tempérament explosif et son mépris des conventions, incarne un leadership sauvage et imprévisible. Dès les premières scènes, le ton est donné. Paddy, confronté au refus d'une permission pour assister aux funérailles de son père, fait ce qu'il sait faire de mieux : exploser. Le résultat est à la fois terrifiant et fascinant, avec une violence cathartique qui met en lumière la dualité de ce personnage complexe. Ce n'est pas seulement un chef de guerre, mais un homme en lutte avec lui-même, un détail que la série exploite habilement tout au long des six épisodes.
Avec la campagne nord-africaine derrière eux, le SAS se tourne désormais vers l'Europe, et plus précisément vers l'Italie occupée. Le printemps 1943 marque un tournant dans la guerre, et le SAS est appelé à mener des opérations cruciales pour préparer le terrain à la libération du continent. Cette transition géographique apporte une nouvelle dimension visuelle et émotionnelle à la série. Adieu les dunes brûlantes et les embuscades dans le désert ; bonjour les ruelles poussiéreuses de Sicile et les falaises escarpées de l'Italie. Ces nouveaux décors enrichissent l'esthétique de la série tout en offrant des opportunités pour des scènes de bataille plus diversifiées et spectaculaires. L'atterrissage en Sicile, en particulier, est une séquence à couper le souffle : une symphonie de chaos où les balles sifflent et les éclats de lune éclairent les soldats dans une danse mortelle.
Ce qui distingue SAS: Rogue Heroes des autres récits de guerre, c'est sa capacité à naviguer entre l'action effrénée et des moments de réflexion poignants. Cette saison ne se contente pas de glorifier les exploits militaires ; elle plonge également dans les dilemmes moraux auxquels sont confrontés ces hommes. Un moment particulièrement marquant se déroule en Méditerranée, où les soldats du SAS doivent ignorer des naufragés britanniques pour poursuivre leur mission. Cette scène, à la fois déchirante et glaçante, met en lumière les sacrifices impitoyables exigés par la guerre. Paddy, rongé par la culpabilité, est vu plus tard flottant aux côtés d'un corps, une image puissante qui capture la lutte interne entre devoir et humanité.
Bien que Paddy soit indéniablement le cœur de cette saison, d'autres personnages brillent également. Bill Stirling, le frère de David, apporte une dynamique intrigante en tant qu'antagoniste et allié potentiel. Plus méthodique et réservé, Bill représente une approche diamétralement opposée à celle de Paddy. Leur affrontement verbal initial est un moment de tension pure, symbolisant la lutte entre discipline et chaos. Sofia Boutella reprend également son rôle d'Eve Mansour, ajoutant une touche d'élégance et de mystère à cet univers brutal. Sa relation avec Paddy est subtilement développée, offrant un contrepoint émotionnel à l'intensité des scènes de combat.
Steven Knight, créateur de la série, continue de repousser les limites du genre avec une mise en scène stylisée et audacieuse. La bande-son punk-rock, qui avait déjà fait sensation dans la première saison, revient avec encore plus de force, amplifiant l'énergie brute des scènes d'action. Les ralentis cinématiques et les montages nerveux confèrent à la série une signature visuelle unique qui captive dès les premières minutes. Cette esthétique décalée, loin de distraire, amplifie l'immersion. Le contraste entre la musique moderne et le cadre historique accentue la nature intemporelle des thèmes explorés : courage, sacrifice, et l'indomptable esprit humain face à l'adversité.
La saison se termine sur une note à la fois satisfaisante et palpitante, laissant entrevoir des possibilités infinies pour l'avenir de la série. Les relations entre les personnages atteignent un point critique, et les enjeux sont plus élevés que jamais. Ce mélange de drame personnel et de spectacle grandiose garantit que les spectateurs resteront accrochés jusqu'à la dernière seconde. SAS: Rogue Heroes Saison 2 n'est pas seulement une suite, mais une affirmation de la puissance narrative et visuelle de la série. Avec des performances captivantes, des scènes d'action inoubliables et une exploration nuancée des complexités de la guerre, cette saison s'impose comme un incontournable pour tout amateur de récits historiques ou de séries d'action.
Note : 8/10. En bref, cette saga, portée par des personnages fascinants et un récit audacieux, continue de repousser les limites, tout en honorant l'héritage des véritables héros du SAS.
Prochainement en France
La saison 2 de SAS: Rogue Heroes vient conclure l'histoire. Il n'y aura pas de saison 3.