Le château de verre, Jeannette Walls

Publié le 03 septembre 2008 par Antigone

Jeannette Walls aperçoit par hasard sa mère alors qu'elle se rend à une soirée mondaine à bord d'un taxi. Devenue clocharde, celle-ci est en train de fouiller les poubelles d'une rue de New-York, proche de l'endroit où se tient la réception vers laquelle se rend sa fille.
Paniquée et morte de honte, Jeannette Walls se cache.
Lourde du secret de ses origines, cette journaliste New-Yorkaise à présent reconnue, chroniqueuse de célébrités, choquée par sa réaction de rejet, décide de ne plus mentir. Elle se met à écrire son autobiographie. Elle raconte l'histoire de ses frère et soeurs, de ses parents, marginaux, fantaisistes, amoureux des arts et des lettres, des sciences et de la liberté. Elle parle de ce père qui rêve de se construire une maison de verre dans le désert et qui se noit dans l'alcool. Fuyant la misère, des phantasmes paranoïaques et de multiples créanciers, la famille Walls a parcouru l'Amérique, connaissant dès le plus jeune âge le froid, le danger et la faim, mais aussi la soif de s'en sortir.

J'ai abordé ce livre avec un esprit dubitatif. En quoi l'enfance d'une chroniqueuse New-Yorkaise allait-elle m'intéresser ? Il est écrit en prologue que Jeannette Walls, l'auteure, craignait que ce récit détruise sa carrière, oui, et bien, que m'importait ? Et puis, voilà, je me suis fait prendre comme une débutante, par les sentiments.
La lectrice que je suis a oscillé constamment au fil des pages entre le désir de prendre ce texte pour un roman et le rappel constant de la réalité des faits. Je suis ressortie de cette lecture bouleversée, admirative devant la capacité de ces enfants malmenés à réagir, et avec le sentiment d'en avoir peut-être appris un peu plus sur l'esprit humain et ses travers.

Un extrait...
"J'étais en feu. C'est mon premier souvenir. J'avais trois ans et nous vivions sur un terrain de caravaning, dans une ville du sud de l'Arizona dont je n'ai jamais su le nom. J'étais juchée sur une chaise devant le fourneau et portais une robe rose que ma grand-mère m'avait achetée. Le rose était ma couleur préférée. La jupe de la robe bouffait comme un tutu et j'adorais virevolter devant la glace en me disant que je ressemblais à une ballerine. Seulement, là, debout dans ma robe rose, je surveillais la cuisson des saucisses ; je les regardais gonfler et danser dans l'eau bouillante sous les rayons du soleil de fin de matinée qui filtraient par la fenêtre du minuscule coin cuisine de la caravane."

Note de lecture : 5/5

Un livre lu dans le cadre du grand prix des lectrices de 2009
Catégorie Document

ISBN 978-2-221-09938-4 - 20€ - 01/2008

Gambadou a été gênée par l'aspect "voyeur" du récit