Plus blanc que blanc

Publié le 03 septembre 2008 par Marc Lenot

C’était une longue salle d’une blancheur immaculée, étincelante, glaciaire, on n’y voyait d’abord rien, le gardien du musée portait des lunettes de soleil. Petit à petit l’oeil s’acclimatait, on avançait comme dans un rêve, on distinguait des objets ici et là, une roue de vélo, une boule suspendue avec un durian puant, une svastika en soldats mexicains de plomb au mur, un Bouddha en majesté mais sans mains, incapable de bénir.

C’est seulement quand d’autres visiteurs entraient dans la pièce que, grâce à leurs vêtements colorés, on pouvait reprendre pied dans le réel, remettre en place les formes. L’artiste sino-canadien ‘New Age’ Terence Koh a réalisé dans Captain Buddha (c’était à la Schirn Kunsthalle de Francfort jusqu’au 31 août) une exposition de ses mythes personnels, Bouddha et Moby Dick, dont, à mes yeux, l’intérêt tient plus dans la force de l’impression visuelle qu’elle laisse que dans son message un peu obscur d’atteinte du nirvana. Mais je n’ai pas assisté à la performance par laquelle, tel un chaman, il ‘activait’ l’installation. 

Photos de l’auteur.