Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution
Et en plus, c’est lui qui
organise les premiers secours avec sa sœur !
"Fort impact politique du scandale de la
cryptomonnaie promue par Mileí", dit ce gros titre
qui vole presque la vedette à la libération d'un otage
argentino-israélien
Cliquez sur l'image pour une haute résolution
Je vous la fais courte :
vendredi, en début de soirée, vers 19h, sur ses comptes officiels
Instagram et X, qu’il utilise comme un simple particulier, y
publiant tout et n’importe quoi, le président argentin fait de la
retape pour une monnaie cryptée dénommée Libra. Il prétend que
cet instrument financier virtuel doit permettre de développer les
PME en Argentine.
"Scandale à cause du coup de pouce
de Mileí à une cryptomonnaie :
l'opposition demande une enquête"
Cliquez sur l'image pour une haute résolution
Dans la soirée, une foule
d’internautes investissent des sommes parfois conséquentes,
encouragées par ce message et sa reprise par des personnalités
médiatiques très contestables qui sont autant de thuriféraires de
Mileí. La valeur de la libra monte en flèche pendant quatre heures
et vers minuit, tout s’effondre d’un coup, faute de liquidités
puisque profitant de cette hausse inouïe, les inventeurs de cette
monnaie ont revendu leur mise, gagnant au passage, selon toute
probabilité, entre 70 et 100 millions de dollars. Le pot-aux-roses
est immédiatement identifié : c’est une pyramide de Ponzi
qui vient de s’effondrer, un schéma d’escroquerie inventée par
un Italien de New York qui lui a donné son nom (les clients sont
payés avec les montants versés par d’autres clients dans une
fuite en avant jusqu’à ce que trop de personnes réclament leur dû
et que le tout s’écroule).
"Que Dieu me délivre", dit le gros titre
avec un jeu de mot habituel entre le nom de la monnaie
et le verbe "libérer"
Cliquez sur l'image pour une meilleure résolution
Avant l’aube paraît sur les comptes du président une déclaration sobre d’une rare lâcheté : Mileí prétend ne pas avoir été informés des détails de cette opération. Bref, il n’y est pour rien. C’est la faute des autres, comme d’habitude.
Dans la matinée, les preuves de
sa duplicité font surface les unes derrières les autres. On
identifie les auteurs de l’escroquerie, trois types dont un
Singapourien (Singapour n’est pas connu pour la transparence de ses
pratiques financières). On constate que les promoteurs de cette
fausse monnaie virtuelle ont été reçus au moins à six reprises
par le président et/ou sa sœur, tantôt à la Casa Rosada (le
palais présidentiel officiel) tantôt à Olivos, la résidence
privée dans le Gran Buenos Aires. Il semblerait que ces hommes
soient en contact avec Mileí depuis longtemps, et en tout cas avant
son élection. Il paraît donc improbable qu’il ait été aussi peu
informé des tenants et aboutissants du projet. Un homme a même
déclaré avoir fait l’objet d’une demande de pot-de-vin pour
obtenir le rendez-vous qu’il réclamait auprès du chef de l’État.
"Scandale de la crypto : le gouvernement porte
plainte contre une entreprise et le PRO réclame une enquête"
Le PRO est le parti néolibéral de Mauricio Macri
qui était sur le point de s'allier à Mileí
Cliquez sur l'image pour une haute résolution
Depuis hier, les plaintes
pleuvent chez les procureurs fédéraux. L’instruction d’un
premier dossier vient d’être confiée à une juge très connue,
Madame Servini.
"Les critiques se multiplient après le cryptogate
et le PRO vise l'entourage présidentiel", dit le gros titre
En-dessous une photo du ministre de l'Economie
en pleine opération de recrutement pour le parti présidentiel
La Libertad Avanza (LLA)
Cliquez sur l'image pour une haute résolution
Au Congrès, on parle déjà de procès politique, l’expression consacrée en Argentine pour parler de procédure de destitution, qui relève de l’autorité législative.
© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogspot.com
Pour aller plus loin :
lire l’article de Página/12
lire l’article de La Prensa
lire l’article de La Nación
Aujourd’hui :lire l’article de Página/12
lire l’article de La NaciónClarín a réservé tous ses articles à ses abonnés.