Une étude NutriNet-Santé montre que certains mélanges d’additifs alimentaires, présents dans des produits transformés, pourraient augmenter le risque de diabète de type 2.
Des chercheurs de l’Inserm, de l’INRAE, de l’Université Paris Cité, du Cnam et de l’Université Sorbonne Paris Nord publient ce 8 avril 2025, dans PLOS Medicine, une étude basée sur les données de santé de plus de 100 000 adultes. Ils révèlent que certains mélanges d’additifs alimentaires, fréquemment présents dans les produits ultra-transformés, pourraient être associés à une augmentation du risque de diabète de type 2.
Cette recherche a été menée dans le cadre de la cohorte NutriNet-Santé, un projet participatif de recherche en nutrition lancé en 2009. L’analyse a porté sur les habitudes alimentaires de 108 643 adultes français, suivis pendant en moyenne 7,7 ans.
Additifs alimentaires et diabète de type 2 : quels liens ?
Les additifs alimentaires font partie intégrante de notre alimentation industrielle. Émulsifiants, édulcorants, colorants ou conservateurs, ils sont présents dans les produits ultra-transformés que nous consommons au quotidien : sauces, desserts lactés, boissons sucrées, plats préparés…
Mais une nouvelle étude de l’Inserm, de l’INRAE, de l’Université Paris Cité, du Cnam et de l’Université Sorbonne Paris Nord, publiée ce 8 avril 2025 dans la prestigieuse revue PLOS Medicine, met en lumière un risque accru de diabète de type 2 lié à la consommation combinée de certains de ces additifs.
« Cette étude est la première à estimer l’exposition aux mélanges d’additifs alimentaires dans une large cohorte en population générale et à analyser leur lien avec l’incidence du diabète de type 2 », souligne Marie Payen de la Garanderie, doctorante à l’Inserm et première autrice de l’étude.
Additifs alimentaires et diabète de type 2
Une étude sur plus de 100 000 personnes : un travail d’envergure
Les chercheurs se sont appuyés sur la cohorte NutriNet-Santé, qui suit les habitudes alimentaires de plus de 180 000 volontaires depuis 2009. Pour cette étude, les données de 108 643 adultes ont été analysées sur une durée moyenne de 7,7 ans.
Chaque participant a déclaré en ligne les aliments et boissons consommés (y compris la marque), ce qui a permis de croiser les bases de données nutritionnelles avec la composition exacte des produits.
Cinq mélanges d’additifs alimentaires fréquemment consommés ensemble ont été identifiés. Parmi eux, deux étaient significativement associés à un risque accru de diabète de type 2.
Quels mélanges d’additifs sont liés au diabète de type 2 ?
Premier mélange à risque :
Contient plusieurs émulsifiants (carraghénanes, amidons modifiés, pectine, gomme de guar…), un conservateur (sorbate de potassium) et un colorant (curcumine). Ces substances sont très présentes dans :
- les bouillons,
- les desserts lactés,
- les sauces industrielles
- et les margarines.
Deuxième mélange problématique :
Typique des boissons édulcorées et des sodas, ce mélange comprend des acidifiants (acide citrique, acide phosphorique), des édulcorants (aspartame, sucralose, acésulfame-K), des colorants (caramel au sulfite d’ammonium, extrait de paprika) et un agent d’enrobage (cire de carnauba).
« Les résultats suggèrent que plusieurs additifs emblématiques présents dans de nombreux produits sont souvent consommés ensemble et que certains mélanges seraient associés à un risque plus élevé de cette pathologie », ajoute Marie Payen de la Garanderie.
Un “effet cocktail” possible entre les substances
Contrairement aux évaluations classiques qui examinent les additifs un par un, cette étude met en évidence des interactions entre les additifs. Certains peuvent renforcer leurs effets nocifs (effet synergique), tandis que d’autres les atténuent (effet antagoniste).
« Nos résultats sont en phase avec des travaux expérimentaux in vitro récents suggérant de possibles effets cocktails », explique Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm et coordinatrice de l’étude.
Quel impact pour notre santé ?
Cette étude ne prouve pas une relation de cause à effet directe, mais ses conclusions viennent renforcer les appels des autorités sanitaires à limiter la consommation de produits ultra-transformés.
« L’évaluation des additifs alimentaires devrait prendre en compte leurs interactions et appuyer les recommandations de santé publique qui conseillent de limiter les additifs non indispensables », ajoute Mathilde Touvier.
Additifs alimentaires et diabète de type 2, comment limiter les risques au quotidien ?
5 conseils pour réduire votre exposition aux mélanges d’additifs :
-
Cuisinez maison dès que possible.
-
Lisez les étiquettes : plus la liste des ingrédients est longue, plus le produit est transformé.
-
Évitez les produits contenant des codes E* (E400, E950, etc.).
-
Privilégiez les aliments bruts ou peu transformés : légumes frais, fruits, céréales complètes, légumineuses…
-
Réduisez votre consommation de sodas et de plats préparés.
NutriNet-Santé : comprendre les effets des additifs alimentaires sur la santé
L’étude NutriNet-Santé continue de recruter. En vous inscrivant sur etude-nutrinet-sante.fr, vous contribuez à faire avancer la recherche sur les liens entre alimentation et santé publique.
« Grâce à l’engagement de plus de 180 000 nutrinautes, nous avons déjà publié plus de 300 études scientifiques. Rejoignez-nous ! », encourage l’équipe NutriNet-Santé.
Additifs alimentaires et diabète de type 2 – Sources scientifiques :
-
PLOS Medicine, 8 avril 2025 :
Étude complète en ligne -
NutriNet-Santé : étude épidémiologique nutritionnelle de l’Inserm, INRAE, Cnam, Université Paris Cité et Université Sorbonne Paris Nord
L’article Additifs alimentaires et diabète de type 2 : une étude alerte est apparu en premier sur Santecool.