Il est des jours où Cupidon s’en fout

Publié le 13 avril 2025 par Alexcessif

 Il est des jours où Cupidon s’en fout

Simone raccrocha!

Il est des âges où … bref si elle devait résumer sa relation avec cet homme en une phrase sans enluminures «  il vidait ses poubelles dans mes oreilles et ses bourses dans ma bouche » serait un raccourci signifiant pour classifier le patient sur son canapé virtuel

Son agenda d’ex-psy était vide autant que son carnet de bal cependant l’approche des hommes — alors on s’promène? — la passionnait toujours autant. Elle avait laissé son 06. 

La libido de ce spécimen était particulière. 

Verbe ordurier/Acte expéditif, le kit premium de l’hétéro pas encore déconstruit, le furtif avec une fenêtre de tir raisonnable. Le genre de mec en dégustation gratuite le froc sur les chevilles que tu peux caser entre un Scrabble avec Josiane et qq courses au Monop’. Elle avait entrevue — psy un jour, psy toujours — dans ses vantardises une peur désuète d’ado sexagénaire aux portes de la semie molle qui le portait un peu sur l’humiliation des femmes mais c’était contrôlable

Simone s’amusait. 

Elle frémissait à son pas dans l’escalier. Quelques banalités, parfois il  l’embrassait avec enthousiasme, puis baissait son pantalon, enfournait sa baguette comme dans le four de sa bouche et éjaculait. Un monologue accompagnait le mouvement, une bande son en quelque sorte. « Tu vas en prendre, plein la gueule t’aime ça hein petite salope » sans point d’interrogation, ce n’était pas une question et sans ponctuation bander et la typo ça faisait deux, il se retirait puis se branlait « lèche moi les couilles » pas de virgule, pas de point d’exclamation elle en déduisait que le barrage allait céder. De la pointe de la langue, elle s’assurait de la présence de ce pré sperme annonciateur, enfournait puis avalait consciencieusement. Quand il pouvait encore parler entre deux grognements d’ultimes instructions rythmaient les jets « attends, vas-y, avale, doucement, aspire un peu, ça va » la ponctuation revenue, on pouvait reprendre l’interrogatoire qui lui tenait lieu de conversation. Parfois elle avait le temps de retirer ses lunettes. Les chaussant, elle pouvait répondre en différé. L’éducation Simone, — on ne parle pas la bouche pleine —… Oui, y’en avait beaucoup. Oui, j’aime ça. La vision des hommes sur la libido féminine caricaturée par la pornographie post seventie’s  avait un petit goût vintage comme le foutre de cet imbécile

Seulement cette fois le gredin avait fait valoir quelques droits sur le four du bas —  « je vais te mettre la tronche dans les coussins, ça va tes genoux? Je vais t’écarteler, j’adore voir ta tête « quand le plafond dans tes yeux d’un seul coup n’est plus pur » —

Vaste programme qui allait lui coûter un col du fémur et qq séances chez l’osthéo. 

L’éducation, Simone! 

Elle n’avait pas eût le mauvais goût de corriger ce « ciel » à la place de « plafond » de la chanson de Johnny ni de lui demander « quand? »pour s’éviter d’entendre une pitoyable liste de prétexte sur la météo et la distance entre Paris et XXX.

Simone raccrocha. 

Comme elle n’avait pas encore pris sa douche, elle se recoucha

Simone ce jour-là se souvint qu’elle fut adolescente. Elle se souvint qu’elle avait des doigts  comme ce grand guitariste brun aux yeux maritimes qui lui joua Jeux interdits sur une plage de l’Atlantique une soir de fête de la musique 19 …pffff

L’autre soudard aurait dit qu’elle « se faisait tourner la lentille » pour qualifier son solo de mandoline. Elle jouit grâce à la dextérité de son majeur et son mouvement anti horaire autour de son clitoris et murmura "Adieu connard!"