Qui dort, dîne!

Publié le 26 avril 2025 par Alexcessif

 Prêt en bulles—Agence bancaire à Angoulême 

— Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis

— Si! Les imbéciles aussi changent d’avis: le vélo électrique m’a fait changer d’avis sur le vélo électrique 

Et, comme je n’ai plus à m’angoisser le cardio au pied de la montée de Saint Cloud de savoir si je sifflerai  encore vivant là haut sur la colline avec un bouquet d’églantines

Je pense donc j’écris sur la vie, la mort, toussa…la mienne surtout

Fin de préambule

— J’ai la même influence sur l’existence que celle d’Archimède sur l’eau de son bain : tout corps plongé dans l’eau subit une poussée de bas en haut égale au volume d’ego déplacé

Once Japon a day, sur mon chemin j’ai rencontré Séraphine . Toute mon énergie s’en est trouvée renouvelée par cette « chose » dont j’ai pu douter de l’existence et dont la perception se trouve renforcée lorsqu’elle a disparu. Cette chose qui échappe à l’explication rationnelle et qui appartient au domaine ésotérique de la poésie, de l'émotion et du subliminal. Les mots qui la désigne ne peuvent la nommer, la décrire et l’identifier. Ils sont du registre de la mièvrerie. Bien sûr, j’ai connu le besoin puis le désir afin d’accorder à la chair cette caution humaine du sentiment qui permet de satisfaire l’animalité. A vrai dire avec Séraphine le Q était une fausse piste. Sa présence m’était vitale, son désir m’effrayait. Cela échappe à mon entendement. De cette incidence, aucun raisonnement n’aboutit et ne peut aboutir. C’est juste un constat chaque jour plus dévorant où l’agir et le faire semblent aussi inutiles que dérisoires.  Au lever, c’est la différence entre « en route vers de nouvelles aventures » et « tentons d’aller du lever au coucher du soleil sans dommage ». Ma présence à Paris n’a aucune légitimité. Bien sûr, je débouche un évier, remplace un robinet, répare une chasse d’eau avec une efficacité relative, expédie mollement les affaires courante et m’agite avec un enthousiasme crédible dans des relations sociales à minima. Mon environnement, entre une compagne impressionnante de qualités, qq amis triés sur le volet et un animal de compagnie, me permet d’accomplir les rites utilitaires dont la fièvre du samedi soir est absente mais a-t-on besoin de danser en faisant cuire des pâtes?

Je n’ai jamais répondu véritablement à cette question basée sur le raisonnement fallacieux que les évènements, les rencontres auraient un sens: est-ce moi qui était sur son chemin ou elle qui était sur le mien? Cette fausse rationalité qui veut que le hasard aurait une signification est un plafond de verre. Je vois à travers mais il déforme ma perception. Un peu comme cette phrase à interprétations multiples qui accompagne de tout temps le voyageur: « Qui dort, dine »

— En ex voto à l’entrée d’une auberge cela signifie: demie pension obligatoire, la nuitée est réservée à celui qui se restaure et la restauration est indissociable de l’hôtellerie. 

— Pour le vagabond qui s’endort le ventre vide c’est le sommeil qui fait oublier la faim. S’il suffisait de dormir pour oublier…

Étais-je sur sa route ou était-elle sur la mienne et Kidordine relèvent de la même aporie

Bulle & Phylactère—Paris—Avril 2025