Dans mon pays, quelle tristesse, titre Página/12
sur ce dessin de Daniel Paz
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Il y a un an, Pepe Mujica
apprenait qu’il était atteint d’un cancer difficile à soigner
dans les conditions de santé qui étaient les siennes. Il avait
alors 88 ans. En janvier, il avait annoncé à des journalistes qu’il
ne donnerait plus aucune interview et qu’il était mourant (il
avait alors fait arrêter ses soins thérapeutiques, devenus inutiles
et douloureux). Il avait dit ce jour-là que « le guerrier
méritait son repos ». Dimanche, les Uruguayens se sont rendus
aux urnes pour élire leurs maires. Seule sa femme a pu aller voter.
Il était trop malade pour se déplacer. Le président Orsi, son
successeur indirect et ami de militance, est alors allé le visiter
chez lui. Ce soir-là, Orsi a annoncé qu’il avait trouvé Mujica
au plus mal et bien entouré. Le lendemain, sa femme espérait
publiquement qu’il allait pouvoir tenir jusqu’au 20 mai, le jour
de son 90e anniversaire.
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Pepe Mujica n’aura pas pu aller jusque là. Il est décédé dans la nuit d’avant-hier à hier. L’Uruguay pleure depuis hier matin l’un de ses trois présidents de gauche, l’un des leaders moraux de la gauche sud-américaine, lui qui n’a jamais cessé ses activités d’horticulteur dans sa petite exploitation près de Montevideo et qui a mené sans discontinuer une vie très modeste, dans une maison minuscule, avec un pot-de-yaourt en guise de voiture.
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Il n’aura fait qu’un seul
mandat, coincé entre les deux exercés par son compagnon Tabaré
Vázquez, lui aussi décédé d’un cancer il y a quelques années.
Venu de la lutte armée contre la dictature sous la guerre froide,
Pepe Mujica aura été l’un des plus puissants champions de la
démocratie et de l’État de droit dans sa pratique politique à la
présidence puis après la fin de son mandat. Une dignité
exceptionnelle. Et c’est bien pour cela que les Uruguayens lui
rendent hommage aujourd’hui.
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Son corps repose au Parlement. On
attend l’arrivée de Lula qui rentre précipitamment de Pékin où
il est allé rencontrer Xi après l’avoir croisé à Moscou près
de son ami Vladimir…
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Après cette veillée funèbre
d’État, Pepe Mujica sera inhumé dans son jardin, près de sa
chienne Manuela, une bête qui fut plus qu’un animal de compagnie
pour lui. L’Uruguay a mis ses drapeaux en berne.
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Mileí a failli ne pas réagir à
ce décès. Il a fini par présenter des condoléances et il s’est
contenté du minimum syndical. Un comportement grossier comme
d’habitude.
Pour aller plus loin :
dans la presse uruguayenne :
lire le
premier article de El País
lire le
premier article de El Observador
lire le
premier article de LR 21
lire le
premier article de Grupo R Multimedio, du groupe La
República
dans la presse argentine :
lire l’article
principal de Página/12
lire l’article
de La Prensa
lire
l’article
principal de Clarín
lire l’article
principal de La Nación