Témoignage sur le traitement TDAH et anxiété : expériences et retours sincères d’adultes diagnostiqués

Publié le 26 mai 2025 par Michele Montagnon @Travailencouple

Les traitements du TDAH chez l’adulte, surtout lorsqu’ils sont associés à de l’anxiété, suscitent de nombreuses interrogations. Quels sont les effets réels ? Comment sont-ils vécus au quotidien ? Avant de plonger dans des témoignages concrets, je vous recommande de consulter mon article connexe sur les médicaments pour la concentration sans ordonnance, un complément utile pour comprendre certaines alternatives et approches non médicamenteuses.

Une parole précieuse : Olivier raconte son parcours de vie avec le TDAH

Olivier, 41 ans, partage avec franchise son expérience après un diagnostic de TDA sans hyperactivité (TDAH-I), reçu un an et demi auparavant. Son récit, recueilli sur le forum HyperSupers, offre une perspective authentique sur la manière dont ce trouble influence tous les domaines d’une vie adulte.

Olivier : « Traité de ‘Pierrot de la lune’ dans mon enfance, puis de ‘planeur’ à l’adolescence, j’ai compris tardivement que je faisais partie des TDA sans hyperactivité. Mon parcours professionnel m’a permis de compenser par la passion (notamment pour l’informatique) un quotidien rythmé par la distraction, la désorganisation et l’hyperfocalisation. »

Son témoignage est d’autant plus intéressant qu’il met en évidence les nuances du TDA chez les adultes, qui est souvent mal identifié car il ne correspond pas à l’image stéréotypée de l’enfant hyperactif et difficile à gérer.

Quand le travail devient refuge, mais aussi source d’épuisement

Olivier explique comment son environnement professionnel est devenu un exutoire, une zone de stabilisation :

Olivier : « Je me suis longtemps réfugié dans mon métier, le seul endroit où je recevais une forme de reconnaissance. J’ai changé de travail huit fois en 16 ans : consultant, formateur, manager… Je fuyais l’ennui. »

Comme lui, plusieurs adultes TDAH expliquent que leur créativité, leur passion et leur capacité à changer rapidement de tâche peuvent faire des merveilles dans certains postes, mais génèrent aussi instabilité et fatigue émotionnelle à long terme.

La vie sociale et amoureuse : un défi permanent

Dans son récit, Olivier mentionne avec une touche d’autodérision ses difficultés relationnelles :

Olivier : « Je n’ai jamais tenu plus de deux ans en couple. Mon besoin de nouveauté, mon impulsivité, et mon côté solitaire ont souvent pris le dessus sur la stabilité. »

Ce point est très commun chez les adultes souffrant de TDAH et d’anxiété. Le manque d’organisation, l’hypersensibilité émotionnelle et les variations d’humeur rendent la régularité des relations humaines difficile à maintenir.

Connaître son trouble, c’est déjà une forme de traitement

Olivier insiste souvent sur l’importance de l’information et de l’auto-analyse dans le parcours TDAH :

Olivier : « Après deux années de recherches personnelles, j’ai compris qu’il ne fallait pas simplement ‘soigner’ le TDAH, mais repenser sa vie autour de lui. Adapter nos activités, notre rythme, nos relations. »

Il évoque aussi la complexité du diagnostic en France où les adultes sont souvent étiquetés comme dépressifs ou anxieux sans qu’on envisage un TDAH sous-jacent.

Les traitements médicamenteux : effets, ressentis et choix personnels

Concernant les traitements, Olivier partage son expérience avec des molécules comme la Ritaline (méthylphénidate) et les antidépresseurs comme l’Effexor ou le Prozac :

Olivier : « Je n’ai pas besoin de Ritaline tous les jours, seulement quand la motivation n’est pas suffisante par elle-même. Les antidépresseurs m’ont également aidé à stabiliser mes humeurs. Le tout est de trouver le bon équilibre. »

Cette idée revient souvent dans les discussions : pour beaucoup, une faible dose bien ajustée permet de sortir du brouillard mental sans s’exposer à des effets secondaires lourds.

D’autres témoignages : une diversité d’expériences

Pour enrichir mon analyse, j’ai aussi recueilli d’autres expériences, variées mais tout aussi instructives :

Aurore (38 ans) : « J’ai commencé à prendre du méthylphénidate il y a six mois. Les deux premières semaines ont été difficiles (maux de tête, insomnie), mais ensuite… quelle clarté mentale ! Je suis enfin capable de finir une tâche sans me disperser. »

Marc (45 ans) : « On m’a diagnostiqué TDAH avec forte anxiété pendant une dépression. Depuis que je prends du Vyvanse et de la sertraline, j’ai retrouvé de la stabilité pour travailler, et ma vie de famille est plus harmonieuse. »

Ces récits mettent en lumière une vérité essentielle : le TDAH adulte n’a pas qu’un visage. Le succès d’un traitement dépend souvent de son ajustement au cas particulier.

Mon avis de spécialiste : ce que j’ai observé chez mes patients

Ayant accompagné de nombreux adultes TDAH, je peux confirmer que le duo TDAH + anxiété est particulièrement fréquent. L’anxiété naît souvent des échecs répétés (oubli, désorganisation, impulsivité) qui embarrassent ou blessent. Les patients disent souvent :

  • « J’ai la sensation d’être toujours à côté de la plaque. »
  • « Je vis un stress permanent de rater quelque chose sans savoir quoi. »

Chez ces profils, une prise en charge plurielle est souvent la clé : médicaments + thérapie cognitivo-comportementale (TCC) + coaching organisationnel. Le traitement médicamenteux agit sur les symptômes neurologiques, mais n’élimine pas les comportements installés ni les croyances négatives de longue date. Il faut souvent plusieurs mois pour voir une amélioration notable.

Conclusion : Bien vivre avec un TDAH et anxiété, c’est possible

Les témoignages comme celui d’Olivier ou d’Aurore montrent qu’on peut vivre une vie riche, stable et épanouie avec un TDAH et de l’anxiété. L’essentiel est de :

  • Se faire diagnostiquer correctement,
  • S’informer avec des sources fiables,
  • Choisir un traitement personnalisé et suivi,
  • Reconnaître les forces propres au TDAH (créativité, adaptabilité).

Enfin, rejoignez des groupes de parole ou des forums spécialisés. Comme le dit bien Olivier :

Olivier : « Il n’y a rien de mieux qu’écouter le parcours de quelqu’un qui vous ressemble, pour commencer à changer. »

Continuez votre lecture sur les options de traitement de la concentration sans ordonnance, ici.

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