Julien Aubert, mon ami député du Vaucluse, s’en était emparé d’autant plus volontiers qu’il m’avait lui-même inspiré une partie de cette réflexion. Je soulignais qu’il manquait un point dans le triangle : l’humain. Une société écologiquement vertueuse mais qui exclut l’humain me pose un vrai problème.
De ce débat sont notamment nées les ZFE. Des zones censées améliorer la qualité de l’air. Mais elles excluent en réalité mes cousins du Forez, qui n’ont ni les moyens de changer leur voiture diesel, ni l’utilité d’une électrique dans des terres où les villages sont espacés de dix kilomètres.
Je pense souvent à une courbe qui met en relation l’espérance de vie par pays et l’accès à l’énergie. Elle dit tout. Il y a encore aujourd’hui des pays qui subissent la triple peine : pas d’accès à l’énergie, espérance de vie très faible, et premières victimes du changement climatique.
Je parle en ayant conscience de ma situation. Je fais partie de ceux qui peuvent encore choisir. Ce mois-ci, on a changé les deux voitures du foyer. On reste fidèles à Renault, mais on passe à l’automatique. Ma Mégane diesel a été remplacée par une Mégane diesel, plus récente, avec toit ouvrant. Hashtag je me la pète.Et le Kadjar diesel familial laisse place à un Arkana hybride.
Mine de rien, près de 40 000 euros sont partis. J’ai les moyens. Mais combien les ont vraiment ? Je n’ai aucune prétention, au contraire. J’ai une gestion plus fourmi que cigale. Et je mesure la chance que c’est.
Je regarde avec inquiétude ce qui se passe en Suisse. Je trouve que Home est un film magnifique — tourné à l’hélicoptère, avec des moyens que peu de youtubeurs peuvent rêver. Mais je ne vois pas de différence entre la fin du monde et la fin du mois. Pour beaucoup, c’est le même combat.
Parce qu’il reste l’humain. Et n’en déplaise aux écologistes radicaux, notre devoir collectif est là : protéger l’humain. Sans lui, aucune transition ne tiendra. C’est mon avis. Et je le partage.
Et moi ? Personnellement, je peux aller où je veux. En toit ouvrant. Mais tous ne le peuvent pas. Et c’est bien là le cœur du sujet. Il faut repenser l'écologie....