Ce livre existe également chez Actes Sud, avec une toute autre couverture. J’ai pioché cette version Seuil Jeunesse, qui date de 1998, lors d’une opération désherbage de ma bibliothèque. On y retrouve la langue précieuse de Jeanne Benameur mais aussi une atmosphère sombre que je ne lui connaissais pas. Ce court texte a cependant des relents d’autobiographie. A la fin du livre, il est en effet dit que Jeanne Benameur, dernière de quatre enfants, a quitté l’Algérie pour la France à cinq ans et demi.
Le résumé
Nous sommes en Algérie en 1958. La violence fait rage. Une famille part pour la France. C’est la plus jeune qui nous raconte l’exil et la brutalité de l’arrivée en France. A La Rochelle, tout est différent, les odeurs, le froid, le goût des fruits. Le père s’occupe d’une prison et pique régulièrement des colères, la mère chaparde. Les parents se disputent. Les enfants sont des témoins impuissants.
Mon avis
J’ai retrouvé dans ce texte toute la beauté de l’écriture de Jeanne Benameur, dans un récit à hauteur d’enfant. On n’explique rien à la petite fille déracinée, qui doit s’habituer à un ailleurs plus rude. J’imagine que Jeanne Benameur y a mis de son enfance, la proportion est difficile à saisir. J’ai regretté peut-être le côté sombre de ce livre qui pourtant marque avec justesse et donne une image assez précise, à l’aide de petits riens qui font une vie, de ce que pouvait être le ressenti des exilés de cette période. Cette lecture me paraît essentielle pour mieux saisir l’univers de cette autrice que j’adore lire.
Editions Seuil Jeunesse – 1998
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…