Être cette personne qui n’arrive pas à vivre sans médicament et se détester pour ça.
Être cette personne toute cassée qui n’arrive plus à faire grand-chose chose et ne pas se le pardonner.
Être cette personne qui se dit que ce n’est pas bien grave si le mélange de médicaments qu’elle fait pour arriver à enfin dormir lui provoque un arrêt respiratoire, qu’au moins ça réglera le problème de manière définitive et qu’en plus ça aura l’air accidentel.
Être cette personne au cerveau survolté qui épuise les gens, ou cette personne qui ne sait plus parler et les inquiète. Comme d’habitude, comme depuis toujours, n’être jamais celle qu’il faut.
Être cette personne qui s’épuise elle-même de ne rentrer dans aucune case, de ne pas voir son état s’améliorer avec les solutions qui conviennent au plus grand nombre.
Être fatiguée, tellement fatiguée, d’être si compliquée, d’être un tel sac de noeuds.
Mais être aussi cette personne qui trouve qu’elle est quand même une chouette fille pour encore faire confiance, malgré tout ce qu’elle s’est pris dans la gueule, et avoir de tels élans de gratitude envers les gens qui sont à son écoute, respectueux et gentils avec elle.
Cette personne qui est tellement, mais tellement heureuse quand elle trouve quelqu’un qui comprend ce qu’elle vit, parce que ce vécu est commun, et que la discussion devient simple et évidente.
Cette personne qui veut continuer à écrire, à parler, à partager malgré tout. À vivre.
Être toutes ces personnes à la fois. Changer d’avis sur sur soi d’une minute à l’autre. Être dans un tsunami émotionnel permanent. Mais ne rien lâcher, c’est vrai, continuer quand même.