Les évêques à la Présidence : Une rencontre sur la « paix » qui interroge

Publié le 14 août 2025 par Mycamer

Un jour après avoir manqué à un rendez-vous très attendu, une délégation de la Conférence Épiscopale Nationale du Cameroun (CENC) a finalement été reçue ce mercredi par Ferdinand Ngoh Ngoh, Secrétaire général de la Présidence de la République. La rencontre, à laquelle les évêques étaient attendus la veille dans le cadre d’un ballet de ralliements politiques, a finalement eu lieu sous le signe de la « préservation de la paix, de l’unité et de la stabilité ». Si la démarche se veut apolitique, elle ne manque pas de soulever des questions sur la position de l’Église face au pouvoir.
Au nom du Président de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, Ministre d’État et Secrétaire Général de la Présidence, a finalement reçu une délégation CENC, après le rendez-vous manqué d’hier. Cette audience, menée par Mgr Andrew Nkea, Président de la CENC, est officiellement présentée comme un échange sur la paix et la nécessité de « calme, de dialogue et de rejet de toute forme de violence ».

L’Église a notamment offert ses prières pour la nation. Cependant, le timing de cette rencontre, qui s’inscrit dans une série de consultations orchestrées par le SGPR en prélude à la présidentielle de 2025, ne peut être ignoré. Ces consultations sont perçues par de nombreux observateurs comme une stratégie du pouvoir pour mobiliser les soutiens communautaires en faveur du président sortant. Le fait que les évêques aient finalement répondu à cette convocation, après une absence remarquée, est un geste qui ne manquera pas d’être analysé.Il est important de noter que cette rencontre intervient quelques jours après la publication de la lettre pastorale de Mgr Samuel Kleda, qui avait dressé un portrait très critique de la situation sociale du pays. La présence des évêques au Palais de l’Unité, même au nom de la paix, pourrait donc être interprétée comme un adoucissement des critiques de l’Église ou une tentative du pouvoir de se rallier à son influence spirituelle. La « main dans la main » évoquée dans le communiqué soulève inévitablement des questions sur l’indépendance de l’Église catholique face au pouvoir politique en cette période électorale cruciale.