Aujourd’hui, c’était le jour de la remise du bilan de ma psychologue après la réalisation des tests pour le TSA et le TDAH.
J’étais très angoissée et stressée. J’avais peur qu’on me dise que je ne suis pas autiste, car alors je n’aurais aucune explication à mon état actuel. Et j’avais peur aussi d’entendre que je suis autiste et de penser que je suis une personne avec un cerveau défectueux (chose que je ne penserais jamais de personne d’autre que de moi-même, je tiens à le redire).
Pour le contexte, j’ai appris une nouvelle très stressante il y a deux jours et que je me sens totalement incapable de gérer en ce moment (un prochain déménagement) et j’ai également commencé ma journée en lisant le rapport de l’interniste que j’ai vu il y a un mois et accessible en ligne. Rapport dans lequel on peut lire Madame X. est persuadée de souffrir d’un « burn-out autistique ». Déjà, je lui ai évoqué cela comme une explication très probable et cohérente, mais tout en précisant que ça devait être confirmé par une psychologue, et tout en parlant aussi des autres pistes auxquelles pensait la rhumatologue. Parce que quand je lis cette phrase, ça fait un peu : Cette patiente est délirante et s’invente une maladie qui n’existe pas !
Autant dire que ce matin, je me sentais vraiment mal. Mais une super discussion avec mon kiné m’a permis de recharger mes batteries et d’arriver sereine devant la psychologue en fin de journée.
Pour elle, le TSA ne fait absolument aucun doute. Et j’ai été soulagée, en fait. Car elle a été très claire, compréhensive et soutenante. C’est un grand pas d’enfin, enfin comprendre mon fonctionnement.
Dans le bilan, il est aussi écrit noir sur blanc que la prise en charge psychiatrique inadéquate a créé un traumatisme et aggravé le TSA. Et ça aussi, c’est un énorme soulagement. Qu’enfin on reconnaisse ça. Qu’on ne me voit pas juste comme une emmerdeuse, une ingrate qui n’est jamais contente. Parce que je suis quelqu’un qui remercie plutôt beaucoup les gens. Je sais l’importance des retours positifs, c’est très important pour moi dans mon travail. Et c’est pour ça que je tiens à le faire aussi avec les autres. Mais effectivement, de part la méconnaissance de l’autisme, un certain paternalisme médical, un mépris aussi de la part de certaines personnes, de la fatigue d’avoir en face de soi quelqu’un de trop compliqué, qui ne rentre pas dans les cases et remet trop de choses en question, souvent je suis révoltée et blessée par la façon dont on me traite.
Mais je sais reconnaître quand on m’aide. Et j’ai déjà remercié les gens qui m’aident au quotidien, mais je le refais ici: mon kiné, ma médecin généraliste, mon infirmière algologue, parce qu’ils savent écouter, se remettre en question, apprendre, avancer avec moi. Ça change tout et c’est vital pour moi. Ma nouvelle psychologue qui comprend si bien le TSA et quel soulagement ! Mes amis, qui sont des soutiens si précieux. Mes collègues que j’adore. Pour l’instant, une seule est au courant de ce diagnostic et ses réactions sont juste absolument parfaites, mais depuis le début de la dégradation de mon état, elles ont toutes été d’une grande aide. Et bien sûr, mille mercis à mon amie médecin et autiste aussi qui m’a lancée sur cette piste et contribué à sortir de cette spirale infernale dans laquelle je m’enfonçais. Merci aussi aux femmes autistes qui créent du contenu en ligne, comme La psy des couleurs cachées, Mésange et Joana en pyjama, qui me permettent de me sentir moins seule dans ce que je traverse, de mieux comprendre mes émotions et mes ressentis.
Donc, non, je ne suis pas une ingrate. Mais j’ai quand même envie d’aller agiter ce bilan devant le nez de certaines personnes, même si bien entendu je ne le ferai pas. Je me rappelle juste de ce premier psychiatre que j’ai vu, à 18 ans, et qui m’appelait Ma petite fille (et c’était clairement et totalement méprisant). Et je finirai là-dessus, parce qu’on ne me refera pas