Il y a des décisions qui ne changent pas seulement ton emploi du temps, mais ton rapport à la vie. Des choix silencieux en apparence, mais tonitruants à l’intérieur. Et tout commence là : au moment du premier pas! Ce n’est pas toujours un moment glorieux. Parfois, c’est une fatigue, un trop-plein, un appel, une évidence qui s’impose, non pas parce qu’on est prête… mais parce qu’on ne peut plus faire semblant.
Dans Être heureux, ce n’est pas nécessairement confortable, Thomas d’Ansembourg écrit : “Il est rare que l’on change vraiment sans inconfort. Mais c’est souvent cet inconfort qui est la preuve que l’on avance.”
Et si ce premier pas était justement ce petit acte de désaccord avec l’ancien Toi ?
Quatre invitations concrètes pour poser ton premier pas aligné
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Écoute ton corps. Il sait avant ta tête.
Le corps est un messager loyal. Il ne négocie pas, ne joue pas de rôle. Il parle en tensions, en soupirs, en fatigue chronique. Il se contracte ou s’ouvre selon ce que tu vis. Dans Becoming, Michelle Obama raconte comment, à certains tournants de sa vie, ce n’est pas une stratégie qui l’a guidée, mais une fatigue qu’elle ne pouvait plus ignorer: “I had to learn to listen to the quiet voice inside me that knew when something wasn’t right.”
Offre-toi quelques minutes de silence. Observe ce que ton corps veut te dire, sans filtre. Peut-être te murmure-t-il qu’il est temps de bouger, de lâcher, ou simplement de respirer. Le simple fait d’honorer ses signaux est déjà une forme de réajustement. C’est une manière douce et puissante de dire : je m’écoute.
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Écris ce que tu ressens. La clarté commence là.
Quand l’esprit tourne en boucle, le papier devient un refuge. L’écriture donne forme à l’invisible, calme le tumulte intérieur et rend visible ce qui se tramait dans le flou. Marie-Christine Delhaye, dans C’est décidé, j’écoute mon cœur, rappelle que nos plus belles décisions viennent souvent du cœur, et non du mental.
Alors écris. Ouvre une page et commence par : “Ce que je ne veux plus…”, puis : “Ce que je ressens en ce moment…”. Laisse sortir les mots, même s’ils sont maladroits, même s’ils te surprennent. Comme le dit aussi Thomas d’Ansembourg : “Nous sommes éduqués à penser, pas à ressentir. Pourtant, c’est dans le ressenti que commence la connaissance de soi.”
C’est dans cette sincérité brute que naît la clarté. Et parfois, ce simple acte te donne assez de courage pour faire un petit changement réel dans ta journée.
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Fais un geste symbolique. Même minuscule, il enclenche une dynamique.
Le changement ne commence pas par une révolution extérieure, mais souvent par un détail intérieur. Dale Carnegie, dans The Quick & Easy Way to Effective Speaking, nous apprend que le courage ne précède pas l’action — il en est la conséquence. “Inaction breeds doubt and fear. Action breeds confidence and courage.” Prendre la parole, même une fois. Ouvrir une conversation, même hésitante. Modifier un petit détail dans son environnement, c’est déjà semer une nouvelle énergie.
Tu peux commencer par ranger ton bureau. Par écrire un message longtemps reporté. Par éteindre les notifications d’une application qui t’absorbe trop. Ces gestes ne sont pas anodins. Ils disent à ton cerveau : je suis en mouvement. Et dès lors, tu n’es plus au même endroit intérieur, tu as bougé. Et ce mouvement est un feu vert pour la suite.
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Célèbre ce pas. Il est une victoire sur la passivité.
Trop souvent, on minimise ses petits progrès parce qu’ils ne sont pas spectaculaires. Brian Tracy, dans No Excuses!, nous rappelle que chaque victoire sur soi-même, aussi modeste soit-elle, renforce l’estime de soi: “The happiest people in the world are those who feel that they are developing personally, spiritually, and professionally.”
Prends une minute pour te dire : bravo. Accorde-toi un moment de joie simple : une tasse de thé, une danse, un sourire intérieur. C’est ce rituel de célébration qui transforme ton petit pas en ancrage profond. Il solidifie ton intention et renforce ta fierté. Tu n’attends plus qu’on te valide : tu te valides toi-même. Et ça, c’est de la puissance en action.
Mon tout premier pas ? Lire un livre.
Je me souviens parfaitement de ce jour en 2011 où j’ai décidé de lire mon tout premier livre hors programme scolaire : Comment se faire des amis de Dale Carnegie. Si quelqu’un m’avait dit que cette décision allait bouleverser chaque dimension de ma vie, j’aurais probablement éclaté de rire, en refermant ce livre avec un mélange de fierté et de soulagement.
Aujourd’hui, en août 2025, je suis à mon 255ᵉ livre. Lire m’a reconstruite, m’a élevée, m’a propulsée. Grâce à cette simple habitude, j’ai transformé mes pensées, ma confiance, mes décisions. Je cite les auteurs avec aisance, je m’inspire de leurs récits pour écrire le mien. Et dire que tout a commencé par une décision suivie d’un premier pas.
Et tu sais quoi? Ce n’était pas drôle. C’était juste une decision, de la discipline, de la perseverance et une petite voix intérieure qui disait : Continue. Tu ne le regretteras pas. Peut-être que j’aurai l’occasion de t’en dire plus dans les prochains articles.
En vérité…
“Chaque femme a sa propre montagne à gravir. Et la première difficulté, c’est souvent de se convaincre qu’elle est capable de commencer.” (Sally Helgesen, dans How Women Rise)
Ce mois-ci, je ne recherche pas la perfection. Je cherche l’alignement. Et chaque pas sincère dans cette direction est une victoire.
Et toi, quel premier pas pourrais-tu faire aujourd’hui ?