Prendre soin les uns des autres

Publié le 17 août 2025 par Lana

Il y a quelques jours, j’ai lu une BD sur la vie d’une femme qui a croisé la route d’un enseignant pédocriminel. À un moment, elle dit qu’elle pensait que cette histoire était derrière elle et la personne avec qui elle parle, qui a vécu la même chose, lui répond qu’on ne laisse jamais rien derrière soi.

Et c’est vrai, je m’en rends compte aujourd’hui. Toutes ces choses que je pensais avoir surmontées, à savoir la maltraitance, la violence psychologique et sexuelle, le suicide d’une amie très chère, les jugements expéditifs, tout cela revient dans cette période de grand bouleversement que je vis.

Pour moi, mon traumatisme, c’était l’expérience de la folie et de la psychiatrie, car ça, je n’ai jamais prétendu les avoir laissés derrière moi. Pour le reste, oui, j’étais vraiment persuadée d’être passée au-dessus.

Mais tout me revient au visage actuellement, et tout en même temps en plus .

Mais ce que j’ai tiré comme enseignement de la lecture de ce roman graphique (qui s’appelle Petite grande, chez Glénat), c’est que si on doit vivre avec nos traumas, si on n’oublie jamais rien, on peut aussi adoucir cette vie chaotique en faisant attention aux personnes qu’on aime, en étant là, vraiment.

Et j’ai une chance infinie, c’est d’être entourée de beaucoup de personnes comme ça . J’ai dit à l’une d’entre elles il y a deux jours que j’avais de la chance d’avoir des gens comme ça dans ma vie, et elle m’a répondu qu’elles aussi avaient de la chance de m’avoir . Et en fait, je le sais, c’est plus qu’une question de chance, même s’il y a une part de ça, bien sûr. C’est une question d’être authentique, d’entretenir les relations qui comptent pour nous, de dire merci aux gens, d’être là pour eux, de les respecter, de les aimer et de leur faire savoir, par des mots, des actes et une présence, d’être humain dans un monde violent. C’est une question de prendre soin les uns des autres .