« Ain’t That A Shame » : Quand McCartney rend hommage à Fats Domino

Publié le 19 août 2025 par John Lenmac @yellowsubnet

En 1987, Paul McCartney enregistre Ain’t That A Shame, une reprise énergique du classique de Fats Domino. Ce titre figure sur Choba B CCCP, un album de reprises sorti exclusivement en URSS en 1988. En revisitant ce standard du rock ‘n’ roll, McCartney exprime son amour pour la musique qui l’a inspiré dans sa jeunesse. Fidèle à l’original tout en y apportant sa touche personnelle, cette version incarne la passion du musicien pour les pionniers du genre et son désir de transmettre leur héritage.


Enregistrée par Paul McCartney en 1987,Ain’t That A Shameest une preuve éclatante de l’amour inaltérable du musicien pour le rock ‘n’ roll classique. En reprenant ce titre mythique de Fats Domino, l’ancien Beatle rend hommage à l’un des architectes du genre, tout en insufflant sa propre énergie et son charisme dans cette version pleine de vitalité.

Sommaire

L’héritage de Fats Domino et l’impact de ‘Ain’t That A Shame’

Sortie en 1955,Ain’t That A Shamefut écrite par Fats Domino et son producteur Dave Bartholomew. Le morceau s’impose rapidement comme un classique, atteignant le sommet du classement Billboard R&B et dépassant le million d’exemplaires vendus. Son influence dépasse rapidement le cadre du rhythm and blues pour s’étendre à la scène rock émergente, inspirant des générations de musiciens.

L’impact de la chanson est tel qu’elle devient un standard du rock ‘n’ roll. John Lennon, autre figure majeure des Beatles, l’incorpore à son propre répertoire en l’enregistrant pour son albumRock ‘N’ Rollen 1975. McCartney, à son tour, choisit de revisiter ce morceau plus d’une décennie plus tard, dans le cadre d’un projet de reprises spontanées.

Une session d’enregistrement sous le signe de la spontanéité

Le 21 juillet 1987, Paul McCartney se retrouve en studio avec un groupe de musiciens talentueux, notamment Mick Gallagher aux claviers, Nick Garvey à la basse et Henry Spinetti à la batterie. Cette session a pour but de revisiter plusieurs classiques du rock et du rhythm and blues, dontAin’t That A Shame, mais aussiDon’t Get Around Much Anymore,Crackin’ UpetI Wanna Cry.

L’objectif initial de McCartney n’était pas de publier ces enregistrements sous forme d’album. Il s’agissait plutôt d’un retour aux sources, d’un exercice de style dans lequel il pouvait renouer avec les racines de la musique qui l’avait tant inspiré dans sa jeunesse. Cependant, face à la qualité des interprétations, McCartney finit par compiler ces sessions sous la forme d’un album :Choba B CCCP.

‘Choba B CCCP’ : Un album hors du commun

Publié en 1988 exclusivement en Union Soviétique,Choba B CCCP(ce qui signifie « En direct d’URSS » en russe) est une véritable déclaration d’amour au rock ‘n’ roll d’antan. Dans une période marquée par la Guerre Froide et l’ouverture progressive du bloc de l’Est, cet album représente un geste fort de la part de McCartney, désireux d’apporter sa musique à un public qui n’avait pas un accès direct à la culture occidentale.

La version deAin’t That A Shamequi figure sur l’album reflète toute l’énergie et la passion du musicien. Fidèle à l’esprit de l’original, McCartney insuffle une touche personnelle en y ajoutant son grain de voix reconnaissable entre mille et un jeu instrumental énergique.

Une reconnaissance internationale tardive

SiChoba B CCCPest initialement réservé au marché soviétique, il finit par bénéficier d’une sortie internationale en 1991, après l’effondrement de l’URSS. Les amateurs de McCartney du monde entier peuvent enfin découvrir ces enregistrements empreints de nostalgie et d’authenticité.

En parallèle, une version live deAin’t That A Shameenregistrée lors duPaul McCartney World Tourest incluse dans l’albumTripping The Live Fantasticen 1990. Cette performance scénique témoigne de la place importante qu’occupe toujours le rock ‘n’ roll dans l’univers musical de McCartney.

Un témoignage de l’amour de McCartney pour le rock ‘n’ roll

L’enregistrement deAin’t That A Shamepar Paul McCartney s’inscrit dans une démarche plus large, celle d’un artiste qui n’a jamais cessé d’explorer et d’honorer ses influences musicales. En revisitant les classiques du rock ‘n’ roll, il ne se contente pas de rendre hommage aux pionniers du genre : il s’approprie ces morceaux et leur insuffle une nouvelle vie.

Plus qu’une simple reprise, cette version deAin’t That A Shamesymbolise un retour aux sources et une célébration du rock sous sa forme la plus pure. Un rappel vibrant que, malgré les décennies et les évolutions musicales, l’essence du rock ‘n’ roll demeure intemporelle.