« Richard Cory », chanson de Simon & Garfunkel, a été réinterprétée par Wings lors de la tournée « Wings Over The World » en 1976. Cette reprise, chantée par Denny Laine, transforme la ballade folk en une performance rock intense. McCartney, avec son groupe, rend hommage à la tradition du songwriting américain tout en offrant une version marquante de ce standard. L’album « Wings Over America », capturant cette prestation, reste un témoignage de la puissance scénique du groupe dans les années 70.
Parmi les nombreux morceaux qui composentWings Over America, album live incontournable de Paul McCartney et son groupe Wings, figure une surprenante reprise deRichard Cory, chanson initialement composée par Paul Simon et popularisée par Simon & Garfunkel sur leur albumSounds Of Silenceen 1965. Cette adaptation, enregistrée le 23 juin 1976 lors de la tournéeWings Over The World Tour, met en lumière l’un des aspects les plus fascinants de McCartney : sa capacité à réinterpréter le patrimoine musical américain en lui insufflant une nouvelle énergie.
Sommaire
- Une ballade amère et une critique sociale sous-jacente
- Wings et la puissance du live : une énergie brute
- Paul McCartney et la tradition du songwriting américain
- Une version marquante d’un standard intemporel
Une ballade amère et une critique sociale sous-jacente
La chansonRichard Coryest une adaptation directe d’un poème éponyme publié en 1897 par Edwin Arlington Robinson. Elle relate l’histoire d’un homme que tout le monde envie pour sa richesse et son raffinement, mais qui finit par se suicider, démontrant ainsi que l’apparence du bonheur ne reflète pas nécessairement la réalité.
Le texte de Simon conserve la structure et le ton du poème original, mais en y ajoutant une ironie plus marquée. La version de Simon & Garfunkel, enjouée et folk, met en contraste la tragédie de Cory avec une mélodie légèrement entrainante. Wings, en revanche, opte pour une approche différente, conférant au morceau une intensité nouvelle.
Wings et la puissance du live : une énergie brute
Dans l’interprétation de Wings, c’est Denny Laine qui assure le chant principal, soutenu par les harmonies de Paul et Linda McCartney. L’arrangement repose sur une instrumentation plus énergique, avec une présence marquée des guitares acoustiques et du tambourin. Cette relecture transforme la ballade folk en une performance dynamique, presque rock, qui fait vibrer le public du Forum de Los Angeles lors de cette ultime date de la tournée.
L’albumWings Over America, sorti le 10 décembre 1976, capture cette prestation avec une qualité sonore remarquable, permettant de ressentir l’atmosphère électrisante du concert. La voix de Denny Laine, plus rugueuse et expressive que celle de Simon, apporte une profondeur émotionnelle supplémentaire au récit tragique de Cory.
Paul McCartney et la tradition du songwriting américain
Si l’on replace cette reprise dans le contexte plus large de la carrière de Paul McCartney, elle s’inscrit dans une longue tradition d’hommage aux auteurs-compositeurs américains. McCartney a toujours manifesté une admiration pour les grands noms du folk et du rock outre-Atlantique, de Buddy Holly à Bob Dylan.
InterpréterRichard Coryen concert en pleine période post-Beatles est aussi un choix significatif. Ce titre, qui parle des illusions du bonheur et des inégalités sociales, résonne particulièrement dans l’Amérique des années 1970, marquée par les crises économiques et les tensions sociales.
Une version marquante d’un standard intemporel
L’ajout deRichard Coryà la setlist deWings Over Americadémontre l’éclectisme de McCartney et sa volonté de proposer des performances vivantes et surprenantes. Ce morceau, souvent sous-estimé, prouve que Wings ne se contentait pas de répéter les schémas du rock des années 70, mais savait insuffler un vent de fraîcheur à des compositions emblématiques.
Près de cinquante ans après cette performance,Richard Coryreste l’un des moments les plus marquants deWings Over America, témoignage d’une époque où McCartney et son groupe étaient à l’apogée de leur puissance scénique.