Paul McCartney relance la machine : album solo en vue, tournée nord-américaine cet automne, livre-événement sur Wings en novembre

Publié le 31 août 2025 par John Lenmac @yellowsubnet

À 83 ans, Paul McCartney prépare un automne 2025 intense : une grande tournée nord-américaine « Got Back », un livre-événement sur Wings prévu en novembre, et un nouvel album solo en cours, potentiellement suivi d’une tournée britannique en 2026.


La rentrée s’annonce intensément maccartnienne. À 83 ans, Paul McCartney finalise un nouvel album solo, son premier depuis McCartney III en 2020, tout en préparant un automne scénique chargé aux États-Unis et au Canada. Parallèlement, il publiera début novembre un volumineux ouvrage consacré à Wings, son groupe des années 1970, réalisé avec l’historien Ted Widmer. Enfin, la rumeur insistante d’une tournée britannique en 2026 vient nourrir les espoirs des fans de ce côté-ci de l’Atlantique. Si l’enthousiasme est palpable, quelques nuances s’imposent : la partie concerts de 2025 et le livre sont officiels ; l’album et la tournée 2026 sont encore non confirmés par les canaux de l’artiste.

Sommaire

« Got Back » 2025 : un marathon nord-américain de Palm Desert à Chicago

C’est désormais acquis : la branche 2025 de la tournée Got Back s’ouvrira le 29 septembre à l’Acrisure Arena de Palm Desert, première apparition de McCartney dans la région du Grand Palm Springs, avant de se conclure par un diptyque les 24 et 25 novembre à l’United Center de Chicago. Entre ces deux jalons, l’itinéraire réactive des métropoles longtemps réclames — Las Vegas, Denver, Minneapolis, La Nouvelle-Orléans, Nashville, Atlanta, Pittsburgh, Buffalo, Montréal, Hamilton — tout en glissant des premières dans certaines villes, dont Albuquerque. L’artiste et son équipe parlent de dix-neuf dates au total, soit sa plus vaste série nord-américaine depuis 2022.

Au-delà des chiffres, l’annonce confirme un momentum scénique soigneusement entretenu : après un cycle 2023 en Amérique du Sud et au Mexique, puis une séquence 2024 soldée par des salles combles au Royaume-Uni et en Europe, McCartney remet le cap sur des arènes et stades où son répertoire de The Beatles, Wings et sa carrière solo aligne chaque soir près de trois heures de musique, entre « Hey Jude », « Live and Let Die », « Band on the Run » ou « Let It Be ». Le communiqué officiel rappelle aussi la résidence éphémère mais marquante de trois concerts au Bowery Ballroom de New York en début d’année, clin d’œil à la fougue d’un club show au cœur d’une mégalopole.

La formation sur scène reste celle, éprouvée, qui accompagne McCartney depuis des années : Paul “Wix” Wickens aux claviers, Brian Ray à la basse et à la guitare, Rusty Anderson à la guitare, Abe Laboriel Jr. à la batterie, appuyés par la section cuivres Hot City HornsMike Davis (trompette), Kenji Fenton (saxophones) et Paul Burton (trombone). L’ensemble est servi par un dispositif audio-vidéo modernisé en continu, à la hauteur des salles visées.

Ce que l’on peut attendre des concerts : grands classiques, clins d’œil technologiques et énergie intacte

Même si les setlists évoluent, les fans savent que la colonne vertébrale d’un concert de Paul McCartney mêle standards absolus et moments signature : la montée en puissance pyrotechnique de « Live and Let Die », les chœurs fédérateurs de « Hey Jude », la cavalcade narrative de « Band on the Run ». Depuis 2022, un moment a particulièrement marqué les esprits : la reprise de « I’ve Got a Feeling » en duo virtuel avec John Lennon, grâce au travail d’isolation de la voix réalisé à partir des images de 1969 remastérisées pour Get Back par Peter Jackson. Ce procédé, expérimenté dès le lancement de Got Back, a refait surface à plusieurs reprises et pourrait, à en juger par les shows récents, demeurer un temps fort de 2025.

Les comptes rendus de la phase européenne fin 2024, notamment à Paris puis à Londres, ont rappelé la vigueur du show, la dimension multi-générationnelle du public et la capacité du groupe à conjuguer précision et spontanéité, parfois avec des invités de marque. On y a aussi vu, à l’approche des fêtes, l’inévitable Wonderful Christmastime réapparaître au cœur d’ensembles XXL. Ces signaux confirment qu’en 2025, Got Back vise la même intensité scénique, mâtinée d’une touche de convivialité très McCartney.

Un livre-événement : « Wings : The Story of a Band on the Run », par Paul McCartney, édité avec Ted Widmer

Le 4 novembre paraîtra Wings : The Story of a Band on the Run, imposant récit oral de l’aventure Wings qui s’étend de 1971 à 1981. Ted Widmer, historien et éditeur, y a assemblé des centaines de milliers de mots issus de dizaines d’heures d’entretiens avec McCartney et de nombreux témoins ; l’ouvrage propose plus d’une centaine de photographies — parfois inédites — ainsi que des documents manuscrits, carnets et fragments d’archives. L’angle n’est pas commémoratif mais narratif : neuf albums structurent le parcours, des concerts dans des universités britanniques aux triomphes de Band on the Run, Venus and Mars et At the Speed of Sound, en passant par les turbulences, les changements de line-up et l’apprentissage d’un groupe construit « à partir de zéro » après l’onde de choc des Beatles.

La maquette éditoriale est ambitieuse — l’édition Liveright annonce un volume dépassant les 500 pages — et s’inscrit dans une redécouverte plus large des années Wings, amorcée par la sortie en 2024 au cinéma du film live-en-studio longtemps légendaire One Hand Clapping, la réédition 50e anniversaire de Band on the Run en 2024, celle de Venus and Mars programmée en 2025, sans oublier un documentaire consacré au McCartney des années 1970, en préparation avec le réalisateur oscarisé Morgan Neville. La parole de McCartney y résonne comme une réévaluation : partir de rien « pouvait sembler fou » mais la progression du groupe a fini par imposer l’évidence, Wings pouvait être « un très bon groupe ».

Au-delà de l’objet de collection, ce livre promet d’être un jalon critique. La décennie Wings reste parfois lue à travers quelques tubes ; la forme orale permet ici d’entendre les frottements et les hasards — l’agression subie au Nigéria pendant l’enregistrement de Band on the Run, l’autobus coupé qui sert de logistique familiale sur la route, le rôle de Linda McCartney et de Denny Laine à la création, l’apport de Denny Seiwell, les années américaines et la construction patiente d’une identité distincte. Autrement dit : un récit de travail, au plus près de la fabrique de la musique.

L’album : ce qui est solide, ce qui relève encore du conditionnel

Côté studio, plusieurs titres de presse affirment que McCartney a achevé l’essentiel d’un nouvel album, suite de McCartney III, et que la sortie viserait 2026, accompagnée d’une tournée britannique. Détail crucial : ces informations proviennent de médias rapportant des sources anonymes et n’ont pas fait l’objet d’une confirmation officielle sur le site de l’artiste au moment d’écrire ces lignes. Elles concordent cependant avec une intention formulée par McCartney fin 2024, lorsqu’il expliquait vouloir « finir un album » mis en pause par la tournée. Le faisceau d’indices est donc crédible, mais on restera prudent jusqu’à annonce formelle.

Ce tempo paraît cohérent avec la dynamique du musicien : les années récentes l’ont vu alterner rééditions majeures, expositions photo, concerts à haut régime et publications éditoriales, sans renoncer au chantier créatif. La fenêtre début 2026 évoquée par certains médias laisserait le temps d’achever l’album après la séquence nord-américaine de l’automne 2025. Là encore, on retient l’idée, on attend la preuve.

Pourquoi l’automne 2025 compte aussi pour l’Europe

Si l’on regarde depuis la France, la campagne 2024 de Got Back a servi de stress test avant l’Amérique du Nord. Le blog officiel est revenu en détail sur l’ultime tronçon européen, avec un passage par Paris La Défense Arena qui a réuni au total plus de 80 000 spectateurs sur deux soirs, puis un final britannique à l’O2 de Londres où la réunion avec Ringo Starr a été l’un des instants les plus commentés. Cette séquence valide la capacité du show à se reconfigurer selon les territoires, sans perdre les codes qui font l’ADN des concerts de McCartney : pédagogie légère, clins d’œil, virtuosité de groupe, et ce rapport joueur avec la nostalgie qui permet de revisiter sans figer

Pour 2025, l’échelle nord-américaine — des stades comme Allegiant Stadium à Las Vegas, des arenas comme United Center à Chicago ou U.S. Bank Stadium à Minneapolis — promet des scénographies amples, multi-écrans et une ingénierie sonore soignée. La tournée inclut des villes de première, à l’image de Palm Desert et Albuquerque, signe d’une volonté de cartographier de nouveaux publics sans négliger les places fortes historiques.

Wings, au-delà des évidences : relire le catalogue en profondeur

La publication du livre offre un prétexte idéal pour se replonger dans des pépites parfois éclipsées par les hymnes. Les amateurs parlent volontiers de « deep cuts » pour désigner ces titres sous-estimés qui dessinent d’autres lignes de force. On pense à la grâce feutrée de « Love in Song », à l’urgence anguleuse de « Beware My Love », à la ballade fragile « One of These Days », à la pulsation motorik de « Spin It On », à la mélancolie de « Don’t Let It Bring You Down », au funk-pop élégant d’« Arrow Through Me », à l’énergie brute de « Soily », ou encore à « Daytime Nighttime Suffering », splendide face B qui n’a jamais démérité les spotlights. Ces morceaux racontent un autre Wings, plus expérimental, parfois minimal, souvent audacieux dans ses textures, ses arrangements de cuivres, ses harmonies domestiques et ses audaces rythmiques. Le livre, par sa forme testimoniale, pourrait justement réhabiliter ces zones moins documentées du répertoire.

Cette relecture n’oppose pas deep cuts et classiques ; elle redonne simplement la proportion de ce que fut Wings : un laboratoire où cohabitent la chanson sur-mesure pour les radios, l’artisanat pop des débuts de décennie, les ambitions stadium de la seconde moitié des années 1970 et des tentatives qui anticipent le vocabulaire new wave à venir. Remettre cette complexité au centre, c’est mesurer la cohérence d’un groupe qui, en dix ans, a autant appris de la scène que du studio.

Ce que signifie « partir de zéro » après les Beatles

Le fil rouge du projet éditorial est plus intime qu’il n’y paraît. Paul McCartney ne se contente pas d’un album de souvenirs : il explore le pari de rebâtir une identité artistique après avoir vécu l’expérience — rare et presque écrasante — d’un groupe comme The Beatles. Les étapes connues sont là, mais replacées dans une chronologie sensible : l’apprentissage public avec Linda, la stabilisation grâce à Denny Laine, l’apport initial de Denny Seiwell, le départ de Henry McCullough, les solides années Jimmy McCulloch et Joe English, les changements qui s’ensuivent. Il en ressort une psychologie du travail de groupe, où la famille et l’amitié — valeurs que McCartney revendique — deviennent moteurs autant qu’exigences.

Cette trame éclaire aussi la période actuelle : on comprend mieux l’obstination créative d’un artiste qui, en tournée, continue d’alterner les registres, de remonter des titres moins joués, d’assumer des choix scéniques très personnels — du fragment de « Foxy Lady » en coda de « Let Me Roll It » aux hommages à George Harrison et John Lennon. La cohérence, paradoxalement, vient de cette circulation perpétuelle entre hier et aujourd’hui.

2026 au Royaume-Uni : une perspective, pas encore une promesse

Reste la tournée britannique évoquée pour 2026. Plusieurs médias grand public, parfois tabloïds, assurent qu’elle se dessine en coulisses, en parallèle de l’album. L’info a été reprise par des radios rock et agrégateurs, mais aucune annonce officielle n’a pour l’heure été publiée par l’entourage de McCartney. L’expérience montre qu’avec un artiste de cette stature, les calendriers évoluent jusqu’au dernier moment. On peut donc y voir une intention crédible, à revalider dès que l’équipe communiquera une liste de villes ou des périodes précises.

Entre-temps, la priorité reste Got Back en Amérique du Nord. Sur le plan pratique, l’ouverture de saison dans le désert californien et la clôture à Chicago encadrent un mois et demi où chaque segment du pays — Ouest, Midwest, Sud, Nord-Est — aura sa soirée McCartney. Pour la communauté francophone, cela signifie aussi un afflux d’images, de setlists et de récits qui étofferont, à distance, le roman-concert de 2025.

Marcher vers l’automne en musique : à chacun son frisson

Tout cela pose une vraie question de fan : qu’est-ce qui vous excite le plus ? L’album, s’il arrive bien en 2026, ouvre la perspective d’un McCartney auteur-producteur retrouvant l’intimité du studio, possiblement dans la veine du do-it-yourself qui avait nourri McCartney III. Le livre sur Wings, lui, promet un grand récit où la voix des acteurs fait mentir les raccourcis, un plongeon dans la fabrique d’une décennie clé. Quant aux concerts, ils offrent l’expérience irremplaçable : un groupe rodé, un chef d’orchestre qui s’amuse, un public qui chante et se souvient.

En filigrane, c’est aussi un moment Wings. Si vous préparez la tournée en revisitant le catalogue, amusez-vous à défendre votre deep cut : plaidoyez pour « Arrow Through Me » si vous aimez les élégances soul-pop, pour « Daytime Nighttime Suffering » si vous avez le culte des faces B, pour « Beware My Love » si l’énergie vous prend, pour « One of These Days » si vous préférez la confidence, pour « Spin It On » si la vitesse vous grise. À la clé, un autre portrait de McCartney dans les années 1970, à la fois artisan, mélodiste et patron d’atelier.

Et pour ceux qui comptent afficher les couleurs, les enseignes spécialisées comme le Hard Days Night Shop ou le London Beatles Store restent des guichets de choix pour dénicher merchandising officiel des Beatles, de Paul McCartney et de Wings — de quoi s’équiper avant le premier riff de « Jet ».

Le point à retenir

Deux éléments sont certains et actés : la tournée nord-américaine 2025 de Got Back, avec ouverture à Palm Desert le 29 septembre et final 24-25 novembre à Chicago, et la publication, le 4 novembre, de Wings : The Story of a Band on the Run, ouvrage édité avec Ted Widmer qui revisite en profondeur l’épopée Wings. Deux autres éléments sont probables mais encore non confirmés officiellement : un nouvel album solo de McCartney et une tournée britannique en 2026. Entre faits et attentes, l’automne qui vient s’annonce déjà comme un chapitre important de la seconde moitié des années 2020 pour l’ex-Beatle. Reste à chacun de choisir son frisson : la lecture, la scène ou la promesse d’un disque à venir.