Emilíana Torrini avait déboulé dans mon univers avec son troisième album Me And Armini, pour ne finalement plus jamais me quitter. Je l’ai suivie dans ses projets suivants que ce soit ses albums solos et des collaborations diverses (Kid Koala, The Colorist Orchestra). Ensuite, et alors qu’elle était en pause pour vivre sa vie de femme et de famille, j’en ai profité pour remonter d’abord vers son deuxième album, puis il y a peu, vers son tout premier. Elle s’est également fait remarquer grâce à sa participation à la bande originale de Le Seigneur Des Anneaux : Les Deux Tours de Peter Jackson puis, dans la foulée, coécrivant deux chansons pour Kylie Minogue. Je vous propose de remonter avec moi sa discographie – assurément l’une des plus belles venues d’Islande !
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Le concept de départ est simple : les lettres de Geraldine Flower ou, donc, Miss Flower, ont inspiré les neuf nouvelles chansons. Lettres qu’elle a écrites ou reçues, notamment de son ami de toujours, Reggie Barnes.
Comme toujours, difficile, voire impossible de sortir une chanson du lot : tantôt pop ou folk, tantôt trip-hop, avec toujours ce métissage parfait entre joie et nostalgie, la musique et surtout la voix d’Emilíana Torrini sont d’un réconfort et un bonheur magiques.
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Music To Draw To : Satellite est un album de et par l’artiste canadien Kid Koala, auquel Emilíana Torrini participe, certes grandement, mais uniquement en tant que chanteuse-interprète, la musique étant intégralement l’œuvre du DJ et producteur canadien Eric San (son vrai nom) qui a, et c’est une première, entièrement joué et interprété l’instrumentation (id est, sans la moindre utilisation de samples, contrairement à son habitude depuis ses débuts).
Sur un total de dix-huit morceaux, onze sont instrumentaux, les sept autres étant accompagnés de la voix d’Emilíana Torrini. À noter cependant que « Transmission 3 » intègre des passages samplés interprétés par la chanteuse. De plus, les paroles de « Adrift », « Beneath the heat », « Collapser », « Satellite » et « The darkest day » ont, pour la première fois de la carrière de Kid Koala et sur les conseils de Torrini, été écrites par le Canadien. Ainsi, seuls « Fallaway » et « Nightfall : pale blue » ont été écrites par la chanteuse, cette dernière déjà enregistrée en 2015 et qui vient clore l’album.
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Attention, il ne s’agit pas réellement d’un nouvel album, puisque cette collaboration entre la chanteuse islandaise et l’orchestre belge est en fait un enregistrement live. Ici, donc, comme depuis leurs débuts en 2013, les artistes belges de The Colorist Orchestra reprennent des musiques d’autres artistes ; pour nous, en l’occurrence, des chansons d’Emilíana Torrini, pour le plupart anciennes. Pour eux, c’est leur première publication officielle.
« Kobe et Aarich de The Colorist Orchestra m’ont contactée. Ils m’ont expliqué leur projet et le fait qu’ils aiment travailler avec d’autres artistes. Cela m’a paru parfait vu où je me trouvais. Ils m’ont envoyé leur version de « Animal games » et je l’ai carrément adorée. Une nouvelle fois, ils ont choisi les chansons, ont préparé une set list et avaient toute liberté avec la musique.
Nous nous sommes rencontrés pour la première fois via des webcams et des écrans. Je n’ai pas beaucoup repensé au projet jusqu’à ce que des mois plus tard était venu le temps d’aller en Belgique pour répéter et faire cinq concerts. Je n’avais pas anticipé à quel point ce serait bien et me suis sentie honteuse de mon niveau de préparation.
Il y a eu une connexion instantanée avec eux et tout le groupe. Ce qu’ils avaient fait aux chansons me laissa sans voix, le temps et le soin qu’ils leur avaient montrés, leurs instruments faits-maison, et eux-mêmes en tant que personnes et artistes. Ils me rendirent à nouveau fière de mes chansons et après cinq concerts j’ai décidé que cela ne pouvait pas en rester à ça, je devais travailler avec eux un peu plus.
Nous avons décidé de cet album live et écrire ensemble est venu tout naturellement, en résultant « When we dance ». Je pense que mon voyage m’a menée vers eux pour une raison et je sais avec certitude qu’ils ne pourront pas se débarrasser de moi facilement après ça. »
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Si vous aviez écouté le remix de « Speed of dark », vous ne serez pas déçu par l’originale qui, bien que plus courte, vaut mille fois le détour grâce à la voix bien sûr de la chanteuse d’origine italienne par son père, mais aussi et surtout parce que la production y est splendide au point de nous faire oublier très facilement la néanmoins très réussie version remixée du DJ et producteur anglais Andy Weatherhall.
À côté du single, huit autres morceaux (seulement !, direz-vous) poursuivent le voyage de ce Tookah qui ne ressemble pas beaucoup à son prédécesseur tout en paraissant en être une suite logique. En effet, Emilíana chante toujours avec son petit accent islandais sur des paroles en anglais (ce qui la rapproche indéniablement de Björk précisément sur ce détail) et les accompagnements sont tantôt acoustiques (« Blood red», « Caterpillar », « Autumn sun »), tantôt teintés d’éléments électroniques pas toujours évidents à discerner des véritables instruments (« Home », « Tookah », « When fever breaks »).
Mes préférences vont à « Speed of dark » dont la musique est un mélange de simplicité et d’ambition et la plus électronique de toutes ; à « When fever breaks », morceau de fin qui dure plus de sept minutes et ne s’envole qu’avec légèreté ; à « Elisabet », chanson d’une splendeur indescriptible.
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La beauté de sa voix nous enveloppe. Elle possède même, sûrement grâce à ses origines italiennes, une certaine chaleur.
Dès le début de l’album, les titres semblent tous se ressembler. Pourtant, à la première écoute, si l’envie d’arrêter le disque en se disant que ça ne variera pas beaucoup jusqu’à la fin est plus que présente, on finit paradoxalement très vite par oublier l’existence du bouton « stop ». Et l’on se retrouve à la fin de Me And Armini, étonné d’avoir succombé avec si peu de résistance au chant de cette sirène nordique.
Elle a écrit toutes les chansons, à l’exception de « Beggar’s prayer » et « Bleeder » qu’elle a coécrites, et composé l’ensemble des titres avec la collaboration de Dan Carey.
À la beauté de sa voix, ainsi que de la musique qui l’accompagne, s’ajoutent des paroles parfaitement trouvées pour l’aider à nous toucher au plus profond de nous, même si elles ne sont jamais tristes ou larmoyantes.
Cette musique plutôt folk teintée de lueurs électroniques très discrètes mais assez présentes pour ne pas ressentir de facilité me fait à chaque fois le plus grand bien tout en me divertissant avec douceur et apaisement comme il n’est pas si courant que cela arrive.
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" data-image-title="1.28-22H-TRGWTIUMGTQUZRHR3AR2IL6HRA.0.2-9" data-orig-file="https://heepro.wordpress.com/wp-content/uploads/2025/08/emiliana-torrini-fishermans-woman.jpg" style="width:200px" data-image-meta="{"aperture":"0","credit":"","camera":"","caption":"1.28-22H-TRGWTIUMGTQUZRHR3AR2IL6HRA.0.2-9","created_timestamp":"0","copyright":"","focal_length":"0","iso":"0","shutter_speed":"0","title":"1.28-22H-TRGWTIUMGTQUZRHR3AR2IL6HRA.0.2-9","orientation":"0"}" width="1024" data-medium-file="https://heepro.wordpress.com/wp-content/uploads/2025/08/emiliana-torrini-fishermans-woman.jpg?w=200" loading="lazy" data-permalink="https://heepro.wordpress.com/2025/09/01/emiliana-torrini-so-far-1999-2024/1-28-22h-trgwtiumgtquzrhr3ar2il6hra-0-2-9/" alt="" height="1024" srcset="https://heepro.wordpress.com/wp-content/uploads/2025/08/emiliana-torrini-fishermans-woman.jpg?w=1024 1024w, https://heepro.wordpress.com/wp-content/uploads/2025/08/emiliana-torrini-fishermans-woman.jpg?w=150 150w, https://heepro.wordpress.com/wp-content/uploads/2025/08/emiliana-torrini-fishermans-woman.jpg?w=200 200w, https://heepro.wordpress.com/wp-content/uploads/2025/08/emiliana-torrini-fishermans-woman.jpg?w=768 768w, https://heepro.wordpress.com/wp-content/uploads/2025/08/emiliana-torrini-fishermans-woman.jpg 1200w" class="wp-image-22837" data-large-file="https://heepro.wordpress.com/wp-content/uploads/2025/08/emiliana-torrini-fishermans-woman.jpg?w=640" />Il m’a fallu du temps pour appréhender cet album. Je l’ai d’abord trouvé très proche, trop proche de son successeur que j’ai découvert avant. Je l’ai finalement trop vite laissé de côté, le dédaignant, le trouvant un peu fade d’une certaine façon.
Quelques temps plus tard (vraiment plus tard), en le réécoutant, une révélation m’est apparue ! En fait, Fisherman’s Woman est bien très distinct de Me And Armini. Malgré mon expérience de la musique, et des œuvres que ce sont les albums, il faudrait pouvoir écouter un album d’un ou une artiste, que l’on aime déjà voire qu’on adore, en étant totalement détaché de ce que l’on connaît déjà d’elle ou de lui.
La beauté de Fisherman’s Woman réside dans son humilité, dans sa musique sensible, les textes touchants d’Emilíana Torrini, et puis surtout, évidemment, sa voix, et c’est un magnifique album de l’Islandaise.
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Il m’a fallu beaucoup de temps pour vouloir l’acheter et donc l’écouter enfin. La peur du premier album est souvent présente lorsque l’on aime beaucoup un artiste. Et puis, je l’avoue, ma déception première de Fisherman’s Woman a énormément joué dans cette découverte tardive. Bien sûr, je savais aussi que ce tout premier album est beaucoup plus électronique que les suivants.
Je suis aujourd’hui, et depuis ma toute première écoute, totalement ravi d’avoir fait le pas. Il y a de belles surprises dans Love In The Time Of Science. Il est électronique, oui, mais Emilíana Torrini est toujours aussi délicate et percutante à la fois.
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Oui, il manque ses deux tout premiers albums sortis en Islande (Crouçi D’où Là et Merman), l’album original de 2023 Racing The Storm avec The Colorist Orchestra, ainsi que la compilation Rarities initialement publiée en 2000 et rééditée en 2010. En somme, encore de belles découvertes en perspective !
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(in Heepro Music, le 01/09/2025)