George Harrison : comment All Things Must Pass a changé l’histoire du rock

Publié le 04 septembre 2025 par John Lenmac @yellowsubnet

En 1970, alors que le monde attendait les albums solo de Lennon et McCartney, c’est George Harrison qui surprend avec All Things Must Pass. Ce triple album révèle toute l’étendue de son talent, éclipsé durant les années Beatles. Propulsé par My Sweet Lord, il marque un tournant dans l’histoire du rock. Malgré un succès éclatant, Harrison fait face à un procès pour plagiat qui l’affectera durablement. Son parcours en solo connaîtra des hauts et des bas, mais son influence restera immense, affirmant son statut de musicien visionnaire.


Lorsque les Beatles se sont séparés en avril 1970, les regards se sont naturellement tournés vers John Lennon et Paul McCartney, les deux forces créatrices les plus visibles du groupe. Pourtant, c’est George Harrison, le « Quiet Beatle », qui a réellement pris le monde de la musique de court en sortant un album solo magistral :All Things Must Pass.

Ce triple album, publié en novembre 1970, a non seulement surpris les fans, mais il a également révélé la richesse artistique d’un musicien longtemps relégué à l’ombre du duo Lennon-McCartney. Aujourd’hui encore,All Things Must Passest considéré comme l’un des plus grands albums solo jamais enregistrés par un ex-Beatle.

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La révélation d’un compositeur sous-estimé

Si Harrison avait déjà signé des titres majeurs pour les Beatles, tels queWhile My Guitar Gently Weeps,SomethingetHere Comes the Sun, il était souvent limité à une ou deux compositions par album. L’emprise de Lennon et McCartney sur la direction artistique du groupe lui laissait peu de place pour exprimer pleinement son talent.

Avec la fin des Beatles, Harrison s’est retrouvé libre de développer un répertoire qu’il amassait depuis des années. Il disposait d’une quantité impressionnante de chansons non enregistrées qui attendaient leur moment. C’est ainsi queAll Things Must Passa vu le jour sous la houlette du producteur Phil Spector, célèbre pour sa technique duWall of Sound.

All Things Must Pass, un triomphe inattendu

L’album est une explosion de créativité et d’ambition. Dès l’ouverture avecI’d Have You Anytime(co-écrite avec Bob Dylan), on sent une profonde maturité musicale et spirituelle. Mais c’estMy Sweet Lordqui propulse l’album au sommet des classements. Cette chanson, imprégnée de spiritualité et d’influences hindoues, devient le premier single d’un ex-Beatle à atteindre la première place des charts.

Le disque regorge d’autres morceaux marquants :What Is Life, au riff entîtant, ou encore la poignanteIsn’t It a Pity, qui reflète le désenchantement de Harrison face à l’effondrement des Beatles. Le troisième disque, plus expérimental et instrumental, renforce encore l’ampleur du projet.

L’ombre du procès pour plagiat

Malgré son succès retentissant, Harrison se retrouve rapidement confronté à un scandale judiciaire. En 1976, il est reconnu coupable de plagiat involontaire pourMy Sweet Lord, jugée trop proche deHe’s So Finedes Chiffons. Ce verdict pèsera lourdement sur la carrière de Harrison, qui avouera plus tard avoir été traumatisé par cette affaire.

Une carrière solo en dents de scie

SiAll Things Must Passest un triomphe, la suite de la carrière solo de Harrison connaît des hauts et des bas.Living in the Material World(1973) contient des morceaux forts, mais souffre de la comparaison avec son prédécesseur. Son intérêt croissant pour la spiritualité et son désir de se retirer progressivement de l’industrie musicale rendent ses albums suivants moins percutants.

Dans les années 80, après un passage à vide, il revient en force avecCloud Nine(1987), produit par Jeff Lynne, et le tubeGot My Mind Set on You. Peu après, il co-fonde le supergroupe Traveling Wilburys avec Bob Dylan, Tom Petty, Jeff Lynne et Roy Orbison, retrouvant ainsi le plaisir de jouer sans pression commerciale.

Un legs inestimable

George Harrison reste aujourd’hui une figure majeure du rock. Son travail en solo a permis de réévaluer son rôle essentiel au sein des Beatles et de démontrer que son talent allait bien au-delà de quelques morceaux disséminés dans les albums du groupe.

All Things Must Passdemeure son chef-d’œuvre absolu, un album à la hauteur des meilleures productions de Lennon et McCartney. Cinquante ans après sa sortie, il reste une pierre angulaire de l’histoire du rock, rappelant que le « Quiet Beatle » était aussi un génie musical à part entière.