Du rififi entre Barnes et la Fondation Jean Jaurès. Ce spécialiste de l’immobilier haut de gamme se désolidarise de la récente étude de cette fondation, intitulée « roue de la fortune » . Voici son droit de réponse.
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« Le 4 septembre, la Fondation Jean Jaurès a publié, sous la plume de Jérôme Fourquet et de Marie Gariazzo, une étude intitulée La roue de la fortune, constitution et transmission des patrimoines dans la France contemporaine. Celle-ci a été largement reprise dans plusieurs quotidiens nationaux.
Un chapitre d’une dizaine de pages, consacré à « la géographie de l’accumulation du capital », repose sur une méthodologie discutable : les auteurs ont retenu l’implantation des bureaux BARNES pour établir leur cartographie des « propriétaires aisés », allant jusqu’à créer un « Indicateur Barnes ».
Barnes tient à préciser qu’elle se désolidarise totalement de cette initiative. Cette utilisation abusive porte préjudice à une société reconnue depuis trente ans pour sa discrétion et son respect absolu de la confidentialité de ses clients. À aucun moment, Barnes n’a été informée ou consultée sur ce projet. La citation attribuée à Thibault de Saint Vincent en page 36 est d’ailleurs extraite de son site internet et utilisée hors contexte.
Au-delà de la forme, c’est surtout le fond qui interroge. L’étude prétend analyser la transmission des patrimoines, mais s’écarte de son objet en multipliant amalgames et raccourcis. Quel intérêt scientifique à pointer les lieux de résidence des CSP+ et des « couches élitaires et possédantes » (sic) ? À Paris, les auteurs vont même jusqu’à répertorier, quartier par quartier, la concentration des « particules » (sic).
Une telle logique, sous couvert de science sociale, fait écho à de vieilles dérives françaises : de la jalousie chronique envers la réussite à la tentation de la chasse aux sorcières, il n’y a parfois qu’un pas. L’histoire nous rappelle combien le glissement de la stigmatisation à la violence symbolique, puis à la violence réelle, peut être rapide.
Barnes tient à préciser qu’elle n’est en rien partie prenante de cette démarche. Fidèle à sa mission, elle continuera à promouvoir une vision positive de la réussite, de la transmission et de l’art de vivre, loin des amalgames et des instrumentalisations idéologiques ».
A mon avis, sans le vouloir, la Fondation Jean Jaurès fait indirectement de la publicité à ce professionnel de l’immobilier. Et reconnait sa spécificité dans le secteur du haut de gamme.
Pour en savoir plus sur cette publication de la Fondation Jean Jaurès mettant en avant notamment la
Géographie de l’accumulation du capital : l’indicateur Barnes
En province : littoral chic, stations de ski d’altitude et Sologne
À Paris : l’axe Montmartre/Bastille/Panthéon comme frontière
La France qui paye l’IFI
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