« My Brave Face » : Le retour triomphal de Paul McCartney en 1989

Publié le 06 septembre 2025 par John Lenmac @yellowsubnet

Premier single de Flowers In The Dirt, « My Brave Face » marque un tournant pour Paul McCartney en 1989. Fruit d’une collaboration avec Elvis Costello, ce titre énergique rappelle l’esprit des Beatles avec sa ligne de basse emblématique et sa mélodie accrocheuse. Enregistré entre 1987 et 1988, il connaît un succès modéré mais reste un jalon important de la carrière solo de McCartney. Sa tournée mondiale de 1989-1990 lui donne un éclat particulier avant qu’il ne disparaisse des setlists.


Parmi les morceaux marquants de l’après-Beatles de Paul McCartney,« My Brave Face »occupe une place particulière. Premier single de l’albumFlowers In The Dirt, sorti en 1989, il marque non seulement un retour aux sources pour McCartney, mais aussi une collaboration fructueuse avec Elvis Costello. Ce titre au parfum sixties incarne une énergie pop raffinée et une construction musicale qui n’est pas sans rappeler certaines productions des Beatles. Retour sur la genèse, l’enregistrement et la portée de cette chanson.

Sommaire

Une rencontre artistique avec Elvis Costello

L’idée de travailler avec Elvis Costello est venue à Paul McCartney à la fin des années 1980. Le tandem s’est rencontré avec l’intention d’expérimenter l’écriture à quatre mains, sans attentes précises. Leur complicité s’est immédiatement installée, et« My Brave Face »fut l’une des premières compositions issues de cette collaboration.

Costello a joué un rôle crucial dans l’élaboration du morceau, notamment en insufflant un esprit à la Lennon/McCartney. Il a ainsi suggéré à McCartney de reprendre sonHöfner 500/1 violin bass, instrument iconique de ses années Beatles. Une idée qui a immédiatement conféré à la chanson une signature sonore familière.

L’enregistrement : une recherche du son idéal

L’évolution de« My Brave Face »en studio a été marquée par plusieurs sessions d’enregistrement entre 1987 et 1988. Une première version fut captée en février 1988, lors d’une série de sessions au studio personnel de McCartney, Hog Hill Mill. Par la suite, Mitchell Froom et Neil Dorfsman prirent les commandes pour une version définitive, enregistrée à Olympic Sound Studios, à Londres, en fin d’année 1988.

La production fut soignée, avec la participation de musiciens chevronnés : Robbie McIntosh à la guitare, Mitchell Froom aux claviers et Chris Whitten à la batterie. Une touche particulière fut apportée par David Rhodes, qui utilisa unEBowpour enrichir les textures de guitare électrique.

Un single marquant deFlowers In The Dirt

L’albumFlowers In The Dirt, dont« My Brave Face »est le premier extrait, fut accueilli comme un retour en forme de Paul McCartney. L’album, ambitieux et élaboré, marquait une volonté de renouer avec un songwriting de qualité après quelques années d’albums inégaux.

Sorti le 8 mai 1989, le single s’accompagna d’un clip vidéo réalisé par Roger Lunn. Mettant en scène un collectionneur japonais obsédé par McCartney, entrecoupé de scènes de concert et d’archives des Beatles et de Wings, ce clip ajouta une touche d’humour et de nostalgie à la promotion du titre.

Réception et performances scéniques

« My Brave Face »rencontra un succès modéré dans les classements, atteignant la 18e place au Royaume-Uni et la 25e place du Billboard Hot 100 aux états-Unis. Toutefois, il trouva un écho plus favorable en Irlande et en Norvège, où il intégra le top 10.

Sur scène, McCartney interpréta« My Brave Face »tout au long de sa tournée mondiale de 1989-1990, notamment lors d’un concert à Wembley en janvier 1990, dont l’enregistrement fut intégré à l’albumTripping The Live Fantastic. Cependant, après quelques performances durant sa tournée « Unplugged » en 1991, il délaissa progressivement le morceau, qui ne réapparut plus dans ses setlists.

Un écho persistant dans l’héritage McCartney

Si« My Brave Face »n’est pas resté comme l’un des plus grands tubes de McCartney, il demeure un jalon important de sa carrière solo. Son énergie pop, sa structure mélodique ciselée et son clin d’œil aux années Beatles en font une pièce incontournable deFlowers In The Dirt. Plus encore, la collaboration avec Elvis Costello permit à McCartney de retrouver une certaine fraîcheur d’écriture, amorçant une période de renouveau artistique qui marqua les années suivantes.

Avec le recul,« My Brave Face »incarne ainsi une tentative réussie de conjuguer modernité et tradition, entre hommage au passé et volonté d’explorer de nouvelles directions musicales. Une preuve, s’il en fallait une, de la capacité intacte de McCartney à réinventer son art au fil des décennies.