Voilà une nouvelle qui mettra du baume au coeur aux fans de la première heure. Françoise Cadol, la doubleuse emblématique de Lara Croft depuis 1996, vient d’obtenir gain de cause après avoir porté plainte contre l’éditeur de jeux vidéos Aspyr Media. Ce dernier avait en effet pris la liberté de cloner sa voix en la modifiant avec l’IA au sein volets IV-VI de TR Remastered, notamment pour créer de nouvelles répliques. Sans l’accord de la comédienne, bien évidemment. Mais où va donc le progrès ?
Invitée de l’émission C à vous sur France 5, Françoise Cadol y avait fait part de son ressenti : « C’est pas moi, moi je peux imiter l’IA, mais l’IA ne peut pas me faire moi », avant d’ajouter « Je n’ai pas compris pourquoi ils ne m’avaient pas appelée. Il n’y a pas que moi, il y a l’ingénieur du son, le studio, c’est toute une vie ».
La démarche est d’autant moins « classe » de la part de l’éditeur dans le cadre d’un projet se voulant justement rendre hommage aux tout premiers volets du jeu, considérés encore aujourd’hui comme « les vrais de vrais » par les gamers. Aucun doute qu’ils auraient été nombreux à se réjouir de retrouver le timbre de celle qui les avait accompagnés lors de leurs premières aventures, mais non. On leur a servi en lieu et place une voix mécanique et sans âme, digne d’un spot audio diffusé en gare. Suite à la plainte de Françoise Cadol, les passages modifiés par l’IA ont fini par être supprimés et c’est tant mieux.
Cette « petite » victoire est d’autant plus grande que l’IA menace désormais des professions que l’on pensait jusqu’ici « à l’abri ». Plus pour longtemps, semble-t-il, comme en témoigne le nombre de contenus générés par les outils numériques sur le web. La problématique n’est pas nouvelle et a même fait l’objet d’une pétition lancée en 2024, signée par des milliers d’artistes contre l’exploitation de leur travail par l’intelligence artificielle. Une question demeure malgré tout en suspens : que restera-t-il du propre de l’homme lorsque la voix ne compte plus ?