« Ac-Cent-Tchu-Ate The Positive » : Paul McCartney et l’élégance du jazz

Publié le 03 octobre 2025 par John Lenmac @yellowsubnet

Avec Kisses On The Bottom (2012), Paul McCartney explore les standards du jazz qui ont bercé son enfance. Parmi eux, Ac-Cent-Tchu-Ate The Positive, un titre emblématique de 1944, qu’il interprète avec sobriété et élégance. Entouré de Diana Krall et de musiciens de renom, McCartney rend un hommage sincère à cette chanson intemporelle, capturant son esprit optimiste et raffiné dans une relecture à la fois respectueuse et personnelle.


Le 6 février 2012, Paul McCartney offrait au public une facette plus intimiste et nostalgique de son talent en publiantKisses On The Bottom, un album hommage aux standards de la musique américaine qui ont bercé son enfance. Parmi ces joyaux, on retrouve « Ac-Cent-Tchu-Ate The Positive », un titre composé en 1944 par Harold Arlen et Johnny Mercer, qui illustre parfaitement l’atmosphère feutrée et raffinée de cet opus.

Sommaire

Une chanson ancrée dans l’histoire musicale américaine

« Ac-Cent-Tchu-Ate The Positive » est un titre à l’histoire fascinante. Composé en pleine Seconde Guerre mondiale, il répond à un besoin d’optimisme et de légèreté dans un contexte mondial troublé. Johnny Mercer, inspiré par un sermon religieux, en tire une légende musicale qui traversera les décennies. La chanson, enregistrée pour la première fois le 4 octobre 1944 par Mercer et les Pied Pipers, rencontre un franc succès en se hissant à la deuxième place du Billboard en janvier 1945.

Les reprises s’enchaîneront, témoignant de la portée intemporelle du morceau. Bing Crosby et les Andrews Sisters en proposent une version iconique, suivis de Perry Como, Sam Cooke, Ella Fitzgerald et Aretha Franklin. Le titre se forge une place de choix dans la culture populaire, apparaissant régulièrement dans des films et des séries télévisées.

McCartney et le jazz : une déclaration d’amour aux classiques

AvecKisses On The Bottom, Paul McCartney s’offre une parenthèse musicale hors du temps. Si l’ex-Beatle est surtout associé au rock et à la pop, son admiration pour le jazz et les standards américains ne date pas d’hier. Il s’agit de la musique qui rythma son enfance à Liverpool, lorsque sa famille écoutait Nat King Cole, Fats Waller ou encore Fred Astaire.

Dans cet album, McCartney se détache de son instrument de prédilection, la basse, pour se concentrer sur l’interprétation vocale. Il s’entoure de musiciens d’exception, notamment la pianiste et chanteuse de jazz Diana Krall, qui apporte une touche d’authenticité au projet. Tommy LiPuma, figure incontournable de la production jazz, assure la direction artistique, tandis que l’ingénieur du son Al Schmitt capture l’essence feutrée de l’enregistrement.

L’interprétation de McCartney : entre sobriété et élégance

Dans « Ac-Cent-Tchu-Ate The Positive », McCartney adopte une approche à la fois respectueuse et personnelle. Son interprétation est sobre, précise, s’appuyant sur une diction impeccable et une justesse émotionnelle qui évoque les crooners d’antan. La voix de McCartney, vieillie mais toujours pleine de nuances, s’intègre parfaitement à l’orchestration.

L’arrangement est signé Diana Krall, qui insuffle une atmosphère douce et intime. Accompagné de John Pizzarelli à la guitare, Robert Hurst à la basse et Karriem Riggins à la batterie, le morceau se déploie dans un équilibre parfait entre classicisme et modernité. Il ne s’agit pas d’une simple reprise, mais d’une réinterprétation qui fait honneur à l’esprit original de la chanson tout en la teintant de la sensibilité propre à McCartney.

Un voyage nostalgique au cœur des racines musicales

Kisses On The Bottomest bien plus qu’un simple album de reprises. Il s’inscrit dans une démarche personnelle et artistique profonde. McCartney ne cherche pas à moderniser ces classiques, mais plutôt à leur rendre hommage en toute humilité. « Ac-Cent-Tchu-Ate The Positive » incarne parfaitement cette volonté : un retour aux sources, un clin d’œil à une époque où la musique avait un rôle fondamental de réconfort et d’évasion.

Avec cet album, Paul McCartney prouve une fois encore son talent de caméléon musical. S’il est l’un des plus grands songwriters du XXe siècle, il est aussi un interprète capable de s’approprier des morceaux emblématiques avec une sensibilité rare. « Ac-Cent-Tchu-Ate The Positive » est un exemple parfait de cette alchimie entre respect du passé et appropriation artistique. Un morceau qui, sous la voix de McCartney, continue de traverser les époques avec une élégance intemporelle.