Sorti en 1984 dans le cadre du film et album Give My Regards To Broad Street, Not Such A Bad Boy est un morceau énergique où Paul McCartney renoue avec ses racines rock. Accompagné de Ringo Starr, Dave Edmunds et Chris Spedding, il livre une performance brute et instinctive. Bien que méconnu du grand public, ce titre symbolise le plaisir retrouvé de McCartney à jouer en groupe et annonce son retour sur scène quelques années plus tard.
En 1984, Paul McCartney sortGive My Regards To Broad Street, un projet atypique qui conjugue album et film, lui permettant de revisiter certains classiques de son répertoire tout en proposant quelques nouvelles compositions. Parmi ces inédits figureNot Such A Bad Boy, un titre énergique qui s’inscrit dans une veine rock, porté par une formation all-stars où l’on retrouve notamment Ringo Starr à la batterie. Ce morceau, bien que relativement méconnu du grand public, témoigne de la volonté de McCartney de renouer avec une approche plus directe du rock’n’roll.
Sommaire
- Un titre conçu pour le film
- Un rock au goût de liberté
- Une formation éphémère, mais marquante
- Une version différente sur vinyle
- Un morceau sous-estimé ?
Un titre conçu pour le film
L’idée deNot Such A Bad Boynaît directement du scénario deGive My Regards To Broad Street. Dans ce film musical, McCartney incarne une version fictive de lui-même confrontée à la disparition des bandes de son nouvel album. C’est là que surgit le personnage de Harry, qui prononce la phrase à l’origine de la chanson : « I’m not such a bad boy ». McCartney voit alors l’opportunité de transformer cette réplique en une composition musicale. Toutefois, l’intégration du morceau dans le film n’est pas acquise d’emblée. C’est Linda McCartney et Ringo Starr qui plaident en sa faveur, convainquant Paul de le maintenir dans la bande-son.
Un rock au goût de liberté
Not Such A Bad Boyse distingue par son dynamisme et son riff mordant. Loin des ballades et des orchestrations complexes qui caractérisent une partie du répertoire solo de McCartney, cette chanson renoue avec une approche brute du rock. On y trouve une touche de rébellion, illustrée par des paroles évoquant des figures d’autorégulation sociale – avocats, prisons, enseignants et femmes – dans un ton semi-autobiographique où McCartney exagère ses propres expériences.
La session d’enregistrement, qui se déroule en décembre 1982 aux célèbres AIR Studios de Londres, réunit une équipe prestigieuse :
- Paul McCartney assure le chant principal et la basse,
- Linda McCartney se charge des harmonies et des claviers,
- Dave Edmunds et Chris Spedding apportent leur touche rock aux guitares,
- Ringo Starr assure une rythmique solide à la batterie,
- Jody Linscott ajoute des congas qui enrichissent le groove du morceau.
Une formation éphémère, mais marquante
L’enregistrement deNot Such A Bad Boys’inscrit dans une période charnière pour McCartney, qui se questionne sur son avenir scénique. Après plusieurs années sans tournée, ce projet lui permet de retrouver le plaisir du jeu en groupe. L’expérience s’avère si stimulante qu’elle ravive en lui l’envie de remonter sur scène. Dans une interview accordée auNew York Timesle 24 octobre 1984, il confie :
« Oui, cela m’a vraiment redonné l’appétit. La prochaine étape pour moi est d’écrire de nouvelles chansons et de faire un nouvel album, mais, en toute honnêteté, je pense que à un moment donné, je retournerai sur scène. Ce line-up avec Spedding, Edmunds et Ringo était vraiment un bon petit groupe, pas mal du tout. «
Ce plaisir retrouvé de la scène annonce ce qui deviendra quelques années plus tard la grande tournée mondiale de McCartney en 1989-1990, qui le verra enfin revisiter en live une partie de son répertoire Beatles.
Une version différente sur vinyle
L’albumGive My Regards To Broad Streetconnaît plusieurs variations selon les supports. Sur la version vinyle,Not Such A Bad Boyapparaît sous une forme légèrement écourtée : 10 secondes de moins que sur la version CD et cassette. Cette différence s’explique par l’absence du titreSo Badsur le vinyle, obligeant ainsi un crossfade direct entreNot Such A Bad BoyetNo Values.
Un morceau sous-estimé ?
SiNot Such A Bad Boyne figure pas parmi les titres emblématiques de McCartney, il reste un exemple rafraîchissant de son amour pour le rock pur et dur. Il prouve que, même après des décennies de carrière, l’ancien Beatle sait encore surprendre avec des morceaux nerveux et instinctifs.
Le filmGive My Regards To Broad Streetn’a pas connu le succès escompté, mais l’album a permis à McCartney de revisiter son passé tout en offrant au public quelques compositions originales.Not Such A Bad Boy, avec son énergie brute et son exécution sans fioritures, demeure un petit bijou caché pour les amateurs du McCartney rockeur.