Une seule mèche de cheveux pourrait servir de biomarqueur de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), selon cette équipe de bioingénieurs de la Mount Sinai School of Medicine (New York) qui révèle, ici dans la revue EBioMedicine, des motifs élémentaires uniques, qui permettent de distinguer les patients atteints de SLA des personnes en bonne santé.
Ce test de cheveux, simple et non invasif, est une première pour la détection de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), une maladie neurodégénérative progressive et mortelle et dont le délai de diagnostic atteint entre 10 à 16 mois. La survie à la SLA est de 3 ans en moyenne, bien qu’environ 20 % des patients atteints vivent 5 ans, 10 % 10 ans et 5 % 20 ans ou plus Le dépistage précoce de la SLA est essentiel car il permet d’améliorer la qualité de vie du patient et, par conséquent, de prolonger sa survie.
D’autant que les biomarqueurs actuels basés sur le LCR et l’imagerie sont souvent invasifs, coûteux et difficiles à intégrer aux soins cliniques de routine.
L’étude utilise la spectrométrie de masse à plasma induit par ablation laser, une technique avancée qui analyse la composition élémentaire et isotopique d’échantillons solides en vaporisant de minuscules particules par laser, pour l’analyse de mèches de cheveux individuelles de 391 participants (295 cas SLA et 96 témoins). Chaque mèche de cheveux a fourni jusqu’à 800 points temporels de données, représentant les fluctuations élémentaires à des intervalles d’environ 2 à 4 heures. Les chercheurs ont mesuré 17 éléments, dont le cuivre, le zinc, le magnésium et le plomb, et sont parvenus à suivre ces fluctuations au fil du temps. Ces analyses de pointe confirment :
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le rôle central du cuivre dans la SLA ;
- les patients atteints de SLA présentent une synchronie significativement plus faible (moins coordonnée, moins similaire et moins alignée dans le temps) des réseaux élémentaires à base de cuivre vs témoins, suggérant une dysrégulation systémique du métabolisme du cuivre ;
- les hommes présentent une dynamique cuivre-zinc plus faible, tandis que les femmes présentent des perturbations des schémas chrome-nickel.
« Les cheveux se révèlent une fenêtre précieuse sur l’équilibre élémentaire de l’organisme »,
explique l’un des auteurs principaux, le Dr Manish Arora, chercheur en médecine environnementale à l’École de médecine Icahn du Mount Sinaï : « en analysant la biodynamique d’éléments tels que le cuivre, nous pouvons détecter les perturbations associées à la SLA de manière simple et non invasive. Cette approche a le potentiel de
transformer le diagnostic de la SLA, le rendant plus rapide, plus facile et plus accessible ».
Bien que l’étude ne soit pas allée jusqu’au bout du test diagnostique, elle montre que les cheveux constituent un nouveau terrain d’analyse de biomarqueurs de la SLA.
Un simple test capillaire pourrait contribuer à raccourcir le délai de diagnostic,
permettant aux patients de commencer un traitement et un accompagnement plus tôt. Une prise en charge précoce, incluant médicaments, programmes nutritionnels, aides techniques, thérapie et conseils, pourrait considérablement améliorer la qualité de vie et même prolonger la survie.
Source: EBioMedicine 3 Sept, 2025 DOI : 10.1016/j.ebiom.2025.105907 Dysregulation of hair-strand-based elemental biodynamics in amyotrophic lateral sclerosis
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