George Harrison et la fortune des Beatles : une prédiction ironique

Publié le 01 novembre 2025 par John Lenmac @yellowsubnet

En 1964, George Harrison doutait que les Beatles deviennent millionnaires, estimant que les impôts et la gestion à quatre rendaient la fortune difficile. Pourtant, malgré des conflits financiers et des pertes, le groupe a généré des sommes colossales. Harrison, lucide sur l’industrie musicale, a toujours privilégié la passion à l’argent, bien qu’il ait fini avec une immense fortune.


En 1964, alors que la Beatlemania était en pleine effervescence et que les quatre musiciens de Liverpool commençaient à dominer les classements musicaux du monde entier, George Harrison ne croyait pas à la fortune éternelle. Contrairement aux idées reçues sur la carrière musicale et à ce que l’histoire a démontré par la suite, le guitariste des Beatles était persuadé que le groupe ne deviendrait pas millionnaire. Une prédiction qui semble aujourd’hui bien ironique au regard des sommes astronomiques qu’ils ont générées au fil des années.

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Un jeune Harrison sceptique sur la richesse des Beatles

Dès le début des années 1960, les Beatles ont connu une ascension fulgurante. Leur popularité était telle qu’il était logique de s’interroger sur les revenus des membres du groupe. Lors d’une interview en 1964 avec la BBC, George Harrison a été questionné sur sa fortune naissante. Sa réponse a surpris : « C’est tellement difficile de devenir millionnaire. Peut-être que si nous étions un artiste solo, alors oui, mais avec quatre, c’est difficile. » Une vision prudente, presque incrédule, sur l’avenir financier du groupe.

Harrison espérait que les Beatles parviendraient à faire fortune, mais il restait réaliste sur les charges et les impôts qui pourraient amputer leurs gains : « Si jamais nous devenions millionnaires, ce serait bien, mais je ne nous vois pas être millionnaires sans payer d’impôts. »

Un artiste soucieux des finances

Si George Harrison a souvent été perçu comme le plus spirituel des Beatles, attiré par la philosophie orientale et la méditation, il n’était pas pour autant insouciant face aux questions financières. Sa mère, Louise Harrison, le décrivait comme très attentif à l’argent, une attitude peu courante chez les jeunes musiciens de l’époque. « Il était toujours très sérieux au sujet de sa musique et de l’argent. Il voulait toujours savoir combien ils touchaient. »

Ce souci des finances ne signifiait pas pour autant que Harrison était motivé par l’argent. Dans une interview accordée àRolling Stoneen 1979, il a affirmé : « Ce n’est pas pour l’argent que je fais ce que je fais ; ça ne l’a jamais été. Quand nous étions adolescents, nous espérions juste en vivre et nous en sortir. Mais ce n’était pas pour l’argent. En fait, le moment où nous avons réalisé que nous le faisions pour l’argent, c’était juste avant d’arrêter les tournées, car nous n’y prenions plus de plaisir. »

La fortune des Beatles et les désillusions financières

Bien sûr, les Beatles ont fini par accumuler une richesse immense. Lorsque George Harrison est décédé en 2001, il était à la tête d’une fortune estimée à 400 millions de dollars. Mais son scepticisme initial n’était pas totalement infondé. Après la séparation du groupe en 1970, de nombreuses difficultés financières ont émergé, notamment à travers des conflits juridiques entre les membres du groupe.

Harrison a déclaré que la désintégration du groupe avait entraîné d’importantes pertes financières. L’une des principales causes était la gestion douteuse de leur entreprise, Apple Corps, qu’il accusait d’avoir été « pillée » par des individus mal intentionnés. « Tout l’argent que nous avons gagné avec les disques et les films des Beatles a été investi dans Apple, et Apple a été pillée par des gangsters célèbres. C’était un véritable chaos, et Paul nous poursuivait en justice car nous avions choisi un manager qu’il ne voulait pas. C’était un vrai désastre. »

Une vision lucide et pragmatique

Avec le recul, la prudence de George Harrison à l’égard de la fortune des Beatles était justifiée. Si le groupe a amassé des millions, il a également perdu beaucoup en raison de contrats douteux, de mauvaises gestions et de querelles internes. Son intuition, qui paraissait si pessimiste en 1964, s’est finalement avérée être une forme de clairvoyance.

Harrison restera dans l’histoire comme un musicien de génie, un artiste introspectif et un homme soucieux de la valeur de son travail. Son parcours nous rappelle que le succès et l’argent ne garantissent ni la tranquillité ni la sérénité, et que même un Beatle pouvait se poser les mêmes questions que tout un chacun sur l’avenir et la fortune.