La Sage-Femme d’Auschwitz (The Midwife of Auschwitz)
Auteur : Anna Stuart
Traduit de l’anglais par Maryline Beury
Éditions :City Edition (15 Mars
2023)
ISBN : 978-2824637464
386 pages
Quatrième de couverture
Lorsqu'elle arrive à Auschwitz, sous un ciel bas et gris, Ana est persuadée qu'elle ne survivra pas à l'enfer du camp. Mais elle possède une compétence que les nazis recherchent : elle est sage-femme. Son travail sera de donner naissance aux enfants des autres prisonnières. Une mission terrible car, dès qu'ils ont poussé leur premier cri, les nouveau-nés sont arrachés à leurs mères et donnés à des familles allemandes. Malgré la détresse de ces femmes à qui on vole leurs bébés, Ana essaie d'apporter un peu de réconfort autour d'elle. Et puis un jour, elle réalise qu'elle peut faire plus.
Mon avis
Inspiré d’une histoire vraie, ce récit est bouleversant. Bien sûr, il est très « grand public » et joue sur tous les ressorts émotionnels pour nous prendre dans ses rets. Mais savoir que des personnes, comme Stanislawa Leszczynska (la fameuse sage-femme) ont existé, ça permet de se réconcilier avec le genre humain. Au péril de sa vie, elle n’a jamais renoncé et a tout fait pour les mères et les enfants qu’elle aidait à venir au monde.
Ana est une sage-femme qui est prisonnière à Auschwitz, mais sa compétence permet qu’elle « travaille » pour les nazis et reste en vie, même si les conditions sont abominables. Dans cette histoire, on voit le quotidien dans les camps, l’enfer vécu par les personnes qui y vivaient. Après s’être bien documentée, Anna Stuart écrit un texte crédible, poignant, terriblement réaliste.
Je me suis attachée à ces femmes qui se battent chaque jour, pour elle et pour les autres. Elles ne lâchent rien, essaient de tenir tête, de rester humaines malgré ce qu’elles subissent. Parce qu’un des buts des nazis est de leur enlever leur âme, de les passer du statut d’êtres humains à un simple élément de comptabilité, en leur tatouant un numéro et en les appelant par leur matricule. Une lente et cruelle déshumanisation, détruisant tout.
C’est un sujet délicat auquel s’est attelé l’écrivaine mais elle l’a fait avec intelligence. Elle n’a pas sombré dans le pathos, n’a pas délayé avec des détails, elle est restée globalement « sobre » dans son écriture même si, comme je l’ai déjà dit, elle insiste sur ce qui peut nous toucher (et c’est normal).
L’écriture (merci à la traductrice) est fluide, prenante. Il se passe toujours quelque chose et je suis restée scotchée aux pages, presqu’en apnée, à espérer, à serrer les poings, à m’interroger sur le rôle des uns et des autres …
Un roman magnifique, pour ne pas oublier tous ceux qui dans l’ombre ont agi, ou agissent (car il y a encore des personnes qui luttent pour une vie meilleure).
Les notes en fin d’ouvrage complètent bien la lecture et sont intéressantes.