Pourquoi ce sujet est stratégique (2025)
Le système bancaire traditionnel, dominé par SWIFT et les protocoles IBAN, est en train de vivre une transformation majeure. L’émergence des technologies blockchain a commencé à bouleverser les paiements internationaux, et des acteurs traditionnels comme Western Union se tournent désormais vers cette technologie qu’ils considéraient initialement comme une menace. Les banques suisses ont grandement intérêt à se mettre à la page!
Pourquoi ce changement est-il important ? En 2025, la finance mondiale se réinvente avec une pression accrue pour des paiements plus rapides, moins coûteux et plus transparents. Avec les innovations comme les stablecoins et les CBDC (Central Bank Digital Currencies), nous assistons à une révolution dans les transferts d’argent transfrontaliers. Mais comment cette évolution se compare-t-elle à un système bancaire centenaire ?
Comment fonctionne le système bancaire traditionnel (SWIFT, IBAN, clearing, délais, coûts)
Le système SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) est un réseau international de communications utilisé par des milliers de banques pour envoyer des messages sécurisés concernant les transferts d’argent, les instructions de paiement et les données financières. En d’autres termes, SWIFT ne fait pas le transfert d’argent lui-même, mais sert de messager sécurisé entre les institutions financières.
Les temps de transfert sont généralement de 2 à 5 jours ouvrables, selon le pays de destination. Les frais de transfert international peuvent varier de 10 à 50 USD, selon la banque et le pays, ce qui rend les paiements internationaux lents et coûteux.
Bien que SWIFT soit utilisé depuis des décennies et qu’il soit incroyablement fiable, il reste lent et coûteux par rapport à la vitesse et l’efficacité de la technologie blockchain. De plus, le risque de double comptabilisation ou de fraude bancaire reste élevé dans certains cas.
Ce que change la blockchain dans les paiements internationaux
La blockchain introduit une nouvelle façon de concevoir les transactions. Contrairement au modèle centralisé de SWIFT, les systèmes basés sur la blockchain sont décentralisés, ce qui permet des transferts instantanés avec des frais bien plus faibles.
Vitesse : Un transfert basé sur la blockchain (par exemple, Bitcoin ou Ethereum) peut se faire en moins de 10 minutes, parfois instantanément.
Coût : Les frais de transaction peuvent être aussi faibles que 0,01 USD, selon le réseau utilisé.
Transparence : Toutes les transactions sont enregistrées dans un grand livre public, ce qui réduit considérablement les risques de fraude.
Tokenisation : Les actifs physiques et les devises peuvent être tokenisés, permettant leur échange rapide et sécurisé sur des plateformes blockchain.
Stablecoins : Les stablecoins (par exemple, USDC, Tether) offrent des transactions en dollars ou autres devises sans la volatilité des cryptomonnaies classiques.
Les stablecoins et les CBDC sont désormais les principaux moteurs de cette révolution, car ils permettent de combiner la stabilité des monnaies traditionnelles avec les avantages de la blockchain.
SWIFT vs Blockchain : comparaison directe
Vitesse2 à 5 joursQuelques minutes à instantané
Coûts10–50 USD par transactionMoins de 1 USD (selon la blockchain)
SécuritéHaute (crypté)Très haute (décentralisée et cryptée)
AccessibilitéSystème centraliséSystème décentralisé accessible à tous
ConformitéSujet à des réglementations strictesPlus flexible, mais des régulations émergentes (ex : KYC/AML)
Pourquoi les banques résistent… mais intègrent maintenant la blockchain
Le cas Western Union (de l’opposition à l’adoption)
Au départ, des entreprises comme Western Union et MoneyGram ont vu la blockchain comme une menace : ces entreprises étaient les leaders des transferts d’argent transfrontaliers, avec des frais élevés justifiés par leur réseau de distribution et leur rôle d’intermédiaires.
Cependant, face à l’essor des cryptomonnaies et la demande de services plus rapides et moins chers, Western Union a fait un virage stratégique. L’entreprise a lancé une plateforme de transfert basée sur la blockchain en partenariat avec Ripple en 2023, marquant un tournant majeur dans l’adoption de la blockchain par le secteur.
Exemple : JP Morgan Onyx, RippleNet, USDC, CBDC, etc.
JP Morgan a lancé Onyx, une division qui teste et développe des applications blockchain pour les paiements interbancaires. Cette initiative est un exemple clair de l’influence croissante de la blockchain dans les systèmes traditionnels.
De même, des acteurs comme RippleNet, USDC, et les CBDC (monnaies numériques de banques centrales) montrent que les grandes institutions financières commencent à intégrer la blockchain dans leurs services de paiement, tout en maintenant les avantages de régulation.
Vers un futur hybride : coexistence ou remplacement ?
La question demeure : les banques et la blockchain peuvent-elles coexister ou l’une remplacera-t-elle l’autre ? Le futur semble tendre vers un modèle hybride, où les deux systèmes travailleront ensemble pour offrir la meilleure des expériences aux utilisateurs.
Les stablecoins, la tokenisation des actifs, et les CBDC seront les ponts entre les systèmes décentralisés et les institutions financières traditionnelles.
Conclusion stratégique : vers une finance 2.0
Alors que SWIFT reste un pilier de l’infrastructure bancaire mondiale, la blockchain devient incontournable pour l’avenir des paiements internationaux. La vitesse, les coûts, la transparence et la sécurité offerts par la blockchain changent progressivement les règles du jeu.
La route vers une adoption totale de la blockchain est encore semée d’obstacles réglementaires et d’adaptation des acteurs traditionnels, mais il est évident que les technologies décentralisées vont redéfinir la finance mondiale.
Les banques traditionnelles, les institutions de transfert d’argent, et les grandes entreprises fintech devront s’adapter ou risquer de se faire dépasser par la révolution technologique qui s’annonce.