La jeune pousse s'adresse aux compagnies qui veulent se libérer des contraintes de gestion des demandes de remboursement… et, incidemment, réduire la fraude sur leurs prestations. Dans ce but, elle leur propose de fournir une carte de paiement virtuelle à leurs assurés – à intégrer dans les porte-monnaie mobiles habituels. Ainsi armés, ces derniers règlent leurs consultations médicales et autres factures de soins sans devoir puiser dans leurs réserves en attendant le défraiement auquel ils ont droit.
Afin de simplifier les démarches pour toutes les parties prenantes et éviter – un cauchemar – de devoir jongler entre plusieurs instruments, le dispositif assume aussi le pilotage de la part des dépenses non couverte par les assurances. Lors de son inscription, l'utilisateur est ainsi invité à fournir les coordonnées de sa propre carte de paiement, sur laquelle sa contribution sera alors automatiquement prélevée.
Tout le monde sort gagnant de l'équation. Les patients n'ont plus à débourser des sommes, parfois importantes, qui leur seront restituées plus tard, et s'épargnent la transmission de leurs demandes, moyennant le recours à un outil facile d'utilisation et sécurisé. Selon leur contrat, ils peuvent même utiliser leur carte pour l'ensemble de la famille. Pour les assureurs qui le distribuent, les économies de traitement des dossiers sont immédiates et ils bénéficient d'un effet d'image positive (et innovante).
Profitant des capacités technologiques sur lesquelles elle fonde son produit, mySofie Pay introduit quelques fonctions supplémentaires, impossibles à reproduire dans les processus traditionnels. Par exemple, l'activation obligatoire de la géolocalisation dans son application autorise une vérification du lieu dans lequel l'acte de santé facturé est réalisé (j'espère juste que le cas des visites à domicile est intégré 😉).
La startup en est actuellement à ses débuts aussi subsiste-t-il encore quelques approximations. Il semblerait, entre autres, qu'une étape de configuration soit requise dans son application mobile avant de procéder au règlement, pour la sélection de l'assuré… et du professionnel, qui, idéalement, devrait être identifié dans la transaction. Par ailleurs, une section du site indique que seule la médecine douce serait éligible…
Il n'en reste pas moins que le concept de mySofie Pay porte une promesse attractive, notamment pour l'accessibilité aux soins des personnes en situation de précarité. Elle résonne toutefois un peu étrangement puisqu'elle est conçue pour compléter des mécanismes gouvernementaux qui s'avèrent (partiellement) défaillants.