Dans son album Kisses On The Bottom (2012), Paul McCartney revisite le classique « Get Yourself Another Fool », popularisé par Sam Cooke. Accompagné d’Eric Clapton et Diana Krall, il en propose une version intime et raffinée, mêlant jazz et blues. Avec une interprétation émotive et des arrangements soignés, McCartney rend hommage à la tradition musicale qui l’a influencé tout en y apportant sa touche personnelle.
DansKisses On The Bottom, son album de 2012 dédié aux classiques américains, Paul McCartney revisite des chansons qui ont marqué son enfance et son parcours musical. L’une des perles de cet album est sa reprise de « Get Yourself Another Fool », une chanson d’amour triste écrite par Frank A. Haywood et Ernest Monroe Tucker. Ce morceau, marqué par la douleur d’un cœur brisé, est magnifiquement interprété par McCartney, qui nous livre ici une version pleine de sensibilité, tout en s’entourant de musiciens de légende tels qu’Eric Clapton et Diana Krall.
Sommaire
- Une Chanson de Cœur Brisé
- L’Héritage de Sam Cooke et les Influences Musicales
- L’Enregistrement : Une Collaboration Exceptionnelle
- Une Chanson Classique, Une Interprétation Moderne
- La Réception et l’Héritage de la Chanson
- Un Voyage dans le Passé Musical de McCartney
Une Chanson de Cœur Brisé
« Get Yourself Another Fool » est une chanson où la mélancolie s’entrelace avec la résignation, un thème cher aux ballades de blues et de jazz. Les paroles racontent l’histoire d’une personne qui, après avoir été trompée, se résigne à laisser son amour partir, tout en acceptant que la relation était vouée à l’échec. « At last I wake up to see what you’ve done / So what can I do but pack up and run? » chante McCartney, illustrant parfaitement ce sentiment de prise de conscience soudaine où l’on réalise que l’on a été manipulé et trahi. Cette histoire de cœur brisé est universelle, et McCartney, en la reprenant, fait revivre un sentiment profond et intemporel.
Les paroles, qui évoquent la douleur d’une relation qui ne mène nulle part, se concluent par l’ultime décision de se détacher : « Go get yourself another fool ». Cette phrase, qui résonne comme une libération, marque l’acceptation de la situation et le renoncement à l’espoir. Le refrain répétitif de cette phrase donne à la chanson un ton résolu, renforcé par le jeu musical qui accompagne le texte.
L’Héritage de Sam Cooke et les Influences Musicales
Si la chanson « Get Yourself Another Fool » est une composition originale de Frank A. Haywood et Ernest Monroe Tucker, c’est surtout la version de Sam Cooke, enregistrée en 1963 sur son albumNight Beat, qui l’a rendue célèbre. Sam Cooke, pionnier de la soul et du gospel, apporte une profondeur émotionnelle incomparable à ce morceau, et sa version reste l’une des plus iconiques de l’histoire du genre.
McCartney, lui-même grand admirateur de Cooke, rend ici hommage à ce maître du genre tout en ajoutant sa propre touche personnelle. La reprise de McCartney garde l’essence de la version originale, mais il l’interprète avec une approche plus intime et délicate, proche du jazz, avec des arrangements subtils qui laissent place à son interprétation vocale émotive. En reprenant cette chanson, McCartney s’approprie le morceau, tout en honorant l’héritage de l’artiste qui l’a popularisé.
Outre Sam Cooke, cette chanson a été reprise par plusieurs autres artistes, dont Elvis Costello, Arthur Conley et Patty Griffin, chacun apportant son propre univers à cette mélodie mélancolique. Mais la version de McCartney, grâce à l’arrangement de Diana Krall, se distingue par son atmosphère chaleureuse et ses nuances musicales, créant une fusion parfaite entre le jazz, le blues et la pop.
L’Enregistrement : Une Collaboration Exceptionnelle
L’enregistrement de « Get Yourself Another Fool » a eu lieu à Avatar Studios à New York, avec un orchestre enregistré à Abbey Road Studios à Londres. McCartney a choisi de s’entourer d’une équipe musicale de haute volée, avec des musiciens tels qu’Eric Clapton à la guitare, Christian McBride à la basse et Karriem Riggins à la batterie. Le jeu délicat de Clapton et le groove du rythme créé par McBride et Riggins ajoutent à la profondeur émotionnelle du morceau, tandis que Diana Krall, non seulement pianiste mais aussi responsable des arrangements rythmiques, insuffle à la chanson une touche de raffinement et de sophistication.
Le mélange de l’acoustique et de l’électrique, avec la basse Moog et la guitare électrique de Clapton, contribue à créer une texture musicale riche et organique. McCartney, qui joue plusieurs instruments – guitare, basse, piano, et même flugelhorn – semble ici plus que jamais maître de son art, et sa capacité à fusionner les genres se fait une nouvelle fois remarquer. Ce morceau est donc le résultat d’une collaboration soignée, où chaque instrument et chaque musicien trouve sa place au service de l’émotion véhiculée par la chanson.
Une Chanson Classique, Une Interprétation Moderne
« Get Yourself Another Fool » s’inscrit dans une tradition de chansons blues et jazz qui racontent l’histoire de la souffrance amoureuse, un thème qui reste universel et intemporel. Mais la version de McCartney, tout en restant fidèle à l’âme de la chanson originale, y insuffle une sensibilité propre à son époque. L’orchestration et les arrangements subtils créent une atmosphère intime, qui invite l’auditeur à s’immerger dans l’émotion brute de la chanson.
Dans cette interprétation, McCartney montre qu’il maîtrise non seulement la composition et l’interprétation, mais aussi l’art de raconter une histoire à travers la musique. En revisitant un classique, il le rend à la fois intemporel et moderne, tout en y apportant une touche personnelle qui fait écho à son propre parcours artistique.
La Réception et l’Héritage de la Chanson
Bien que « Get Yourself Another Fool » ne soit pas le single principal deKisses On The Bottom– qui était « My Valentine » – elle se distingue par sa puissance émotionnelle et la manière dont elle révèle une facette plus intime de McCartney. Ce morceau, qui a fait l’objet de copies promotionnelles envoyées aux stations de radio américaines avant la sortie de l’album, a été apprécié par les fans et la critique pour son approche sincère et touchante de la tradition du blues et du jazz.
La chanson se démarque également dans la manière dont elle a été utilisée dans la promotion deKisses On The Bottom. Elle a été incluse dans la liste des morceaux phares de l’album, et a permis à McCartney d’élargir son répertoire tout en rendant hommage aux classiques qui ont façonné sa carrière musicale.
Un Voyage dans le Passé Musical de McCartney
En reprenant « Get Yourself Another Fool », Paul McCartney rend hommage non seulement à la tradition du blues et du jazz, mais aussi aux artistes qui ont marqué son parcours, comme Sam Cooke. La chanson est un parfait exemple de la manière dont McCartney parvient à réinterpréter les classiques tout en y apportant sa propre empreinte. La douceur de son interprétation vocale, la richesse des arrangements et l’émotion brute qui se dégage du morceau font de cette chanson un moment précieux dans son répertoire, et un hommage sincère à la douleur et à la résilience humaines.